24.4.13

L'injustice engendre la haine


Platon écrit dans "La République" que l'injustice entraîne la haine (voir mon post) de 2011. Pie XII explique pourquoi :

« Le premier postulat de toute action pacificatrice est de reconnaître l'existence d'une loi naturelle, commune à tous les hommes et à tous les peuples, de laquelle dérivent les normes de l'être, de l'agir et du devoir, et dont l'observation facilite et assure la coexistence pacifique et la collaboration mutuelle. Pour ceux qui rejetteraient cette vérité, les rapports entre les peuples resteraient une énigme théorique et pratique, et si le refus devenait doctrine commune, le cours de l'histoire humaine serait lui-même un éternel errement dans une mer tempétueuse et sans rivage. Par contre, à la lumière de cette maxime il est facile à chacun, au moins dans les lignes générales, de discerner le juste de l'injuste, ce qui est droit de ce qui ne l'est pas ; d'indiquer les principes de solution des différends ; de comprendre l'enseignement véritable de l'histoire dans les relations entre les peuples ; de se rendre compte de la formation et du caractère obligatoire du droit international. En un mot, la loi naturelle est la base commune solide de tout droit et de tout devoir, le langage universel nécessaire à toute entente ; c'est le tribunal suprême d'appel que l'humanité a toujours désiré afin de mettre fin aux conflits toujours renouvelés.
 Mais d'où viennent ces oppositions et pourquoi ? comment peuvent-elles se produire alors qu'il existe une loi naturelle commune à tous et reconnaissable par chacun ? Quand ils arrivent à l'existence, les hommes et les peuples tirent de la nature une grande abondance de qualités et d'énergies qui spécifient la vie tant individuelle que sociale. Ces dons et ces impulsions de la nature montrent les buts, les directions, les chemins, comme des lignes maîtresses du projet idéal établi par le Créateur; mais la manière, le moment, le lieu de leur actuation, la fixation d'un but de préférence à un autre, l'utilisation de ce moyen-ci plutôt que de celui-là, tout cela est laissé par la nature à la détermination libre et raisonnable des individus et des groupes. La coexistence, non moins que la conduite privée de l'individu, ne s'établit donc pas automatiquement par elle-même, comme la vie en société des abeilles, déterminée par la force de l'instinct ; mais elle est en fin de compte fixée par le vouloir conscient des peuples mêmes ou plus exactement des hommes qui les composent. Or ce vouloir peut subir l'influence de deux forces différentes et contraires, celle de la raison et du jugement serein, et celle des instincts aveugles et des passions sans frein. En se pliant à la force de la raison, l'action des peuples saura tirer de la loi naturelle les moyens pour aplanir les oppositions et transformer la diversité des dispositions naturelles, des conditions extérieures, des intérêts mêmes — qui de soi ne sont pas des causes inévitables de conflits violents — en autant de sources de collaboration et d'harmonie ; si au contraire le vouloir est dominé par les passions, ces mêmes diversités produiront des tensions intolérables dont la solution sera confiée à la prépondérance des armes. »

Via "Le Forum "catholique" Texte original en italien "La riconciliazione internazionale" (AAS 47 (1955) p. 674-675) du 13.10.1955.

Sans respect de la loi naturelle, pas de justice. Sans justice, pas de paix.

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