"Sur ce dernier point, puis-je me permettre un commentaire? Quand on parle de droits de l’homme à nos contemporains, presque tous entendent droits de l’homme de 89 ou, dans le meilleur des cas, droits de l’homme de 1948. C’est-à-dire non pas des droits découlant du devoir que j’ai de respecter la loi naturelle et donc de respecter la dignité de mon prochain, mais droits contractuels, sans référence transcendante… en un mot, les droits de l’homme à la sauce maçonnique."
Cette citation est tirée du site "Perepiscopus". Il y aurait selon cet auteur (Maximilien Bernard) deux catégories de droits de l'homme, les uns à soutenir les autres à rejeter. Ce qui fonderait le rejet serait la nature "contractuelle" des mauvais droits de l'homme, ce qui fonderait l'acceptation serait la nature naturelle des droits de l'homme, fondée sur la dignité de la personne humaine (la dignité s'oppose à l'utilité, l'homme est toujours un but, jamais un moyen. La dignité est fondée sur la transcendance de la nature humaine. La nature humaine douée de raison est d'un autre ordre que les êtres non doués de raison. Elle est d'une grande dignité méritant le respect).
En réalité, il est loin d'être évident que la déclaration de 1948 soit fondée sur le contractualisme (une sorte d'équilibre des forces dont est absent toute considération transcendante). Il n'est que de méditer l'article 30 de ladite déclaration pour voir qu'il n'y a pas de contractualisme dans la Déclaration de 1948, les droits de l'homme n'y sont pas posés en absolu arbitraire, mais en fondamentaux nécessaires s'imposant avant tout contrat. En revanche, il se peut bien qu'elle soit fondée, en partie au moins, sur le Talmud qui contient cette loi morale évidente "Ne fais pas aux autres, ce que tu ne voudrais pas qu'ils te fassent". Elle a, certes, ses défauts, qui justifient des réserves, reprises par Jean XXIII dans Pacem in terris. Cependant les vérités qu'elle exprime n'en sont pas moins nécessaires à la société. Les droits fondamentaux qu'elle exprime sont vrais. La vraie revendication serait qu'elle soit complétée par un préambule. Il serait également probablement utile qu'un article soit consacrés aux droits contingents acquis.
De plus, les droits fondamentaux de l'homme sont réels et aucune autre expression ne rend compte de ce fait que, par exemple, les fœtus et les bébés sont dotés des droits fondamentaux, sans aucun devoir actuel. Il serait donc particulièrement inopportun de laisser cette expression très juste aux mains de ceux qui considèrent qu'il y a un droit fondamental de l'homme à tuer son prochain et, comble d'horreur, à requérir pour mettre à exécution cette prétention criminelle, l'aide de la force publique, c'est-à-dire de tous les citoyens. Ou ceux qui considèrent que le droit au mariage fonde leurs prétentions à détourner l'institution du mariage à leur profit égoïste etc.
Cher Monsieur Bernard, il n'est pas bon de raisonner en termes d'"adversaires" et de "catholiques". L'Esprit souffle où il veut (Jn 3,8). Il faut donc raisonner en terme de vérité. Nous recherchons la vérité et la goûtons d'où qu'elle vienne.
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