31.10.11

Castellucci et Daoudal

Yves Daoudal prend partie sur son blog pour la pièce de Castellucci. Il n'hésite pas à prendre argument de citation de l'Écriture. Pour lui la pièce "est ambiguë ou profondément chrétienne" :

Et le reste de la pièce, nonobstant l’obsession scatologique, est une parabole sentie de la condition humaine, car nous sommes en effet tous dans la merde, et nous tachons tout ce que nous touchons, sous le regard de Dieu, qui nous attend, qui attend même nos blasphèmes, ou nos doutes, mais qui est là, qui reste là, même quand nous avons tout démoli, et qui nous attend toujours.



Or,il n'est pas vrai que nous soyons tous dans la m... que nous tachions tout ce que nous touchons, l'homme est un être d'une dignité extraordinaire que même Dieu traite avec respect (Léon XIII Rerum novarum) et que nous devons traiter nous ausssi avec respect seul et en société. En conséquence, il est contraire à la dignité de l'homme et à la santé publique qu'un individu tende ses fesses nues aux spectateurs pour déféquer en public dans les pires conditions.

La déclaration universelle des droits de 1948 dit expressément :

Article 5

Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

N'est-il pas dégradant de déféquer comme cela ?

On constate que ceux qui dénient les droit universels de l'homme et les droits spéciaux de l'enfant sont donc divisés sur le caractère "blasphématoire" ou non, de la pièce. Comment vont-ils faire maintenant ceux qui invoquent le "blasphème" ?

Cela démontre que ce n'est pas le "blasphème", notion relative et personnelle, qui est en cause. Seuls les droits fondamentaux de l'homme à ne pas voir une pièce qui traite l'homme comme un producteur d'excréments, ni des enfants jeter des grenades contre l'image d'un visage humain, ni à traiter la croyance à partir de là en l'insultant gratuitement. La dignité de l'homme exige que le discours soit rationnel ou rattachable à la raison. Il y a aucun droit à ce que l'être humain soit traité contrairement à sa dignité par des traitements dégradants, même avec son consentement (voir la jurisprudence sur le "lancer de nains" - Conseil d'État 17 octobre 1995 -, d'ailleurs conforme au droit naturel) ni pour l'acteur, ni pour les spectateurs.

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