12.10.11

Droits de l'homme et combat des "Baptisé(e)s", de madame de Gaulmyn et de Golias

On peut lire sur le blog "Benoît-et-moi" un long article, signé de François F, sur les critiques virulentes du journal "La Croix" contre les sites catholiques critiques. (1)

Sur les arguments sur l'ordination des femmes, sur l'autorité non démocratique dans l'Église, il me semble qu'il aurait été opportun que l'auteur mentionne les droits de l'homme, notamment la liberté religieuse. L'Église ne force personne à être catholique. Vous pouvez avoir reçu tous les sacrements, jusqu'à l'épiscopat et quitter l'Église.

Dans l'Église, il n'y a d'autorité que pour ceux qui voient dans la hiérarchie l'expression de la volonté de Dieu. Ceux qui voient dans les textes du magistère et les décisions des prêtres la volonté de Dieu ici et maintenant, sont libres de les y voir. Ceux qui ne la voient pas peuvent librement partir ou ne pas adhérer. Ils ne peuvent toutefois s'emparer de la foi des autres pour leur dicter leurs opinions. C'est un viol de la liberté de conscience. Il y a de plus dès lors rupture de l'égalité fondamentale de tous les êtres humains.

Ils ne pourraient critiquer une pratique ecclésiale que si elle s'opposait aux droits de l'homme. C'est d'ailleurs Paul VI qui le demande : il faut lutter pour les droits de l'homme dans l'Église. (2) Mais croire est un droit de l'homme et les droits contingents des êtres humains sont par nature inégaux.(3)

(1) Je reprocherais amicalement à François F. le terme de "libre" pour la désignation de pratiques contraires aux rubriques liturgiques. Ces pratiques faisant fi de la loi, sont contraires à la liberté religieuse des catholiques, qui, à titre de catholique, ont droit à une liturgie selon les livres liturgiques édités ou approuvés par le Saint Siège. Une pratique catholique qui s'éloigne de ces rubriques n'est pas "libre", elle soumet les fidèles à l'arbitraire du célébrant.


(2)
"Dans le désir de se convertir pleinement à son Seigneur et de mieux accomplir son ministère, l’Eglise entend manifester respect et souci des droits de l’homme à l’intérieur d’elle-même. Et l’Eglise a aussi acquis une conscience renouvelée de la place de la justice dans son ministère. Les progrès déjà réalisés en ce sens nous encouragent à poursuivre notre effort pour nous conformer sans cesse davantage à la volonté du Seigneur.

L’Eglise sait d’expérience que le ministère de la promotion des droits de l’homme dans le monde l’oblige à un constant examen et à une incessante purification de sa propre vie, de sa législation, de ses institutions, de ses plans d’action. Le Synode de 1971 disait : « Quiconque ose parler aux hommes de justice doit d’abord être juste à leurs yeux ». Conscients de nos propres limitations, de nos déficiences et de nos échecs, nous pouvons mieux comprendre les manques des autres, institutions aussi bien que personnes. Dans l’Eglise comme dans les autres institutions ou groupements, il faut travailler à purifier les modes d’agir, les procédures ; il faut purifier aussi les relations que l’on peut avoir avec des structures et systèmes sociaux fauteurs de violations des droits de l’homme qui doivent être dénoncées."

http://www.clerus.org/clerus/dati/2002-06/06-6/Ens_P6_74_02.htm

(3) Sur ce point gardons à l'esprit que la doctrine catholique considère toutes les activités licites et même les vocations comme parfaitement égales entre elles. L'ambition est un non-sens lorsque l'on est catholique. Voir le canon 208 et mon commentaire au sujet de la "Journée de la jupe".

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