Une interview de Mgr Pozzo, postée sur un blog du Figaro et titré « Rome veut un accord avec les lefebvristes » est passée inaperçue, ou presque, alors qu’elle est fort importante dans l’évolution de Rome à l’égard de la liturgie traditionnelle de l’Église latine. Cette interview est postérieure à la fin des entretiens entre les "lefebvristes" et Rome, en tous cas antérieure au 5 octobre 2011.
Voici qui est Mgr Guido Pozzo selon le blog de monsieur Jean-Marie Guénois :
« l'homme clé de la commission Ecclesia Dei chargée de gérer ce dossier à Rome (sous l'égide de de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi) et dont la fiabilité sur ce sujet est certaine - sans compter la confiance directe du Pape qui suit de près ce sujet. »
Précision utile : Mgr Pozzo (né en 1951) n’avait jamais connu le « rite antique », au moins comme prêtre, avant de négocier avec les « lefebvristes ». Le témoignage est à la fois humainement passionnant, mais en outre fondamental pour appréhender le problème du « rite antique », de son droit à l’existence dans l’Église et de l’évolution du Vatican à l’égard du « rite antique » et enfin et surtout des obligations des fidèles et des évêques à son égard :
Voici donc le passage transcrit par mes soins de l’audition de l’interview, puis traduit par mes soins, concernant l’apport du «rite antique » et les obligations des fidèles catholiques et de l’Église enseignante à son égard :
Question : "Pourquoi cela vaut-il la peine de promouvoir la messe latine ?"
Réponse : «Certaines valeurs, certains aspects fondamentaux de la liturgie sont explicités, mis en évidence dans la messe en rite antique. Ces aspects fondamentaux méritent d’être maintenus et je ne parle pas seulement de la langue latine ou du chant grégorien, je parle du sens du mystère, du sens du sacré, du sens de la messe comme sacrifice et de la présence réelle et substantielle du Christ dans l’Eucharistie et le fait qu’il y a de grands moments de recueillement intérieur, comme participation intérieure à la divine liturgie. Voici quels sont les éléments fondamentaux qui, dans la messe en rite antique, sont particulièrement mis en évidence. Je ne dis pas que dans la messe de la réforme de Paul VI, il n’existe pas de pareils éléments, mais je parle d’une plus grande mise en évidence. Et cela peut enrichir aussi le célébrant ou les partipants à la messe dans la forme ordinaire. Rien n’interdit de penser que dans le futur on puisse atteindre à une réunification des deux formes avec des éléments tirés des deux rites qui s’intégreront mutuellement. Mais cela n’est pas un objectif à atteindre à bref délai, par une décision prise « sur le papier », mais cela demande une maturation… Une décision qui demande une maturation de tout le peuple chrétien qui est appelé à participer, à assister aux deux formes liturgiques du même rite romain. »
Si l’on suit bien Mgr Pozzo, les fidèles qui n’assistent qu’au rite de Paul VI sont invités à assister au rite « antique ». Moi qui assiste à la messe dans les deux rites (mais il est très difficile, voire impossible, de trouver une messe dans le rite de Paul VI), je ne me sens pas visé.
http://blog.lefigaro.fr/religioblog/2011/10/rome-veut-un-accord-avec-les-l.html
Voici ma transcription :
Question : Why is it Worthwile to promote the latin mass ?
Nella messa nel rito antico sono esplicitati, evidenziati certi valori, certi aspetti fondamentali della liturgia che meritano di essere mantenuti e non parlo soltanto delle lingua latina o del canto gregoriano, parlo del senso del mistero, del sacro, il senso della messa come sacrificio e la prenseza reale e sostanziale di Cristo nell’eucharistia e il fatto che ci sono dei grandi momenti di raccoglimenti interiore, come partecepazione interiore alla divina liturgia. Ecco sono tutti elementi fondamentali che nella messa del rito antico sono particolarmente evidenziati. Non dico che la messa della riforma di Paolo sesto non esistono questi elementi, ma parlo di una evidenziazione maggiore ; e questo puo arrichire anche chi celebra o partecipa alla messa nella forma ordinaria. Nulla vieta di pensare che in un futuro si possa anche giungere ad una riunificazione delle due forme con elementi che si integrano a vicenda. Ma questo non è un obietivo da aggiungere in tempi brevi... sopratutto da raggiungere con una decisione presa a tavolino ma richiede una maturazione come una decisione requiede una maturazione di tutto il popolo cristiano chiamato a partecipare ad assistere ad entrambe le due forme liturgiche del medesimo rito romano.
(1) Ce qui laisse songeur sur la liberté religieuse dans l’Église. Comme le disait Paul VI, lorsque l’on enseigne des droits de l’homme, il vaut mieux les respecter sinon, on n’est pas crédible (voir mon post d’hier, note 2).
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