« François Hollande, qui participait au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a évoqué la multiplication des «tweets antisémites», soulignant qu'il «ne peut y avoir d'impunité pour les auteurs racistes et antisémites». Ils «doivent savoir qu'ils seront poursuivis et condamnés pour leurs agissements», a-t-il poursuivi, chaleureusement applaudi par la salle. Dimanche, lors d'une cérémonie d'hommage aux victimes de Mohamed Merah, le président François Hollande avait déjà prévenu: «Les tribunaux les ont condamnés à transmettre les données permettant l'identification des auteurs de messages antisémitismes et je veillerai à les contraindre, ces réseaux, à fournir ces noms pour qu'il y ait dissuasion et répression. »
Or, il semble que la décision de référé de première instance n'est pas définitive. Les décisions de référés sont des décisions civiles dont l'exécution est laissée à la diligence des parties.
Dans l'affaire Piss-Christ, je rappelle que les poursuites ont été engagées contre des évidents innocents (la dégradation est l'œuvre de barbouzes) dans à peu près les mêmes conditions que celles qui président à l'affaire des "twits antisémites". Il n'est pas établi que les personnes qui seront éventuellement désignées par le site "Twitter" seront les coupables.
Ainsi monsieur Hollande s'immisce dans la répression et dans les décisions de « justice » pénale et implicitement désigne les "coupables" en ceux qui seront désignés tels par ses médias, par sa "justice" et par sa police, sans examen de l'imputabilité, comme cela s'est fait dans l'affaire Piss-Christ.
Il viole ouvertement l'article 6.1 de Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme :
« 1. Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement, publiquement et dans un délai raisonnable, par un tribunal indépendant et impartial, établi par la loi, qui décidera, (…) du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle. »
Que vaudront les condamnations dans de pareilles conditions ? Un petit peu moins que ce que valent les habituelles décisions judiciaires françaises.
La plus haute autorité de l'État méprise les droits fondamentaux de l'homme et invite ses subordonnés à l'imiter. Aucun syndicat de magistrats, aucun haut magistrat n'a protesté contre les propos immoraux et contraires aux droits de l'homme de monsieur François Hollande. Ils sont donc d'accord pour être considérés comme des préposés à la répression de personnes pré-désignées.
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