21.6.12

Rentrez en vous-même, madame la Présidente !

Un journaliste du Parisien nous donne à contempler une tranche de vie judiciaire. Ce récit est extrait d'un article relatif à l'affaire Kerviel. Nous sommes en correctionnelle, devant la Cour d'appel de Paris :


"Puis l'avocat, qui semble s'être spécialisé dans les témoins surprises et les promesses de nouvelles pièces, évoque d'un coup un point totalement inconnu de la cour, sans lui avoir transmis au préalable une pièce écrite. C'en est trop pour la magistrate qui sort de ses gonds : « C'est inadmissible, on ne peut pas débattre sur des pièces qu'on n'a pas vues !» lance-t-elle avant de couper la parole à David Koubbi, qui veut réagir. « Ca suffit, vous allez vous calmer, c'est aberrant, je n'ai jamais vu ça! ». Et la présidente de décider d'une pause.
A la reprise, Me Koubbi  fait diffuser deux enregistrements montrant selon lui que la hiérarchie « savait ». De nouveau, le ton monte, cette fois entre lui et Claire Dumas, la représentante de la Société Générale. « Je suis très détendu, arrêtez d'enfumer! »,éructe-t-il à son égard. Rappelant que la cour « est suffisamment grande pour faire la part des choses et distinguer le vrai du faux », la présidente lance sèchement un « ça suffit !». « Cela faisait longtemps que vous m'aviez pas engueulé, Madame la présidente », répond du tac-au-tac l'avocat. « Si vous continuez comme ça je saisis le bâtonnier », le coupe alors la présidente, littérallement hors d'elle."



 La présidente pourrait prendre conscience qu'elle est en train de juger l'honneur d'un homme, qu'il a droit, lui aussi, à la présomption d'innocence. Il n'y a pas de texte législatif qui oblige un prévenu à soumettre préalablement un élément de preuve en sa faveur. Pour moi, jusqu'au bout, il peut se défendre et apporter des éléments en sa faveur. Ce sont ses droits fondamentaux qui sont en cause. Les autres parties au procès et les juges ne jouent pas leurs droits fondamentaux.

Rentrez en vous-même, madame !

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