26.7.09

La "vie éternelle" connue et inconnue

L'espérance chrétienne porte sur quelque chose que nous connaissons et que nous ne connaissons pas.

Nous la connaissons, cette chose, c'est la vie heureuse, qui exclut la vie actuelle. La vie n'est pas la vie selon l'expression de Mgr Gaume. La terre n'est évidemment pas le lieu de la vie heureuse et éternelle.

Mais nous ne la connaissons pas cette vie heureuse car nous ne savons pas en quoi elle consiste.

Spe salvi le dit :


"Dans sa longue lettre sur la prière adressée à Proba, une veuve romaine aisée et mère de trois consuls, Augustin écrivit un jour: dans le fond, nous voulons une seule chose – « la vie bienheureuse », la vie qui est simplement vie, simplement « bonheur ». En fin de compte, nous ne demandons rien d'autre dans la prière. Nous ne marchons vers rien d'autre – c'est de cela seulement qu’il s'agit. Mais ensuite, Augustin ajoute aussi : en regardant mieux, nous ne savons pas de fait ce qu'en définitive nous désirons, ce que nous voudrions précisément. Nous ne connaissons pas du tout cette réalité; même durant les moments où nous pensons pouvoir la toucher, nous ne la rejoignons pas vraiment. « Nous ne savons pas ce que nous devons demander », confesse-t-il avec les mots de saint Paul (Rm 8, 26). Nous savons seulement que ce n'est pas cela. Toutefois, dans notre non-savoir, nous savons que cette réalité doit exister. « Il y a donc en nous, pour ainsi dire, une savante ignorance (docta ignorantia) », écrit-il. Nous ne savons pas ce que nous voudrions vraiment; nous ne connaissons pas cette « vraie vie »; et cependant, nous savons qu'il doit exister un quelque chose que nous ne connaissons pas et vers lequel nous nous sentons poussés."


Benoît XVI, à la suite de saint Augustin aime les oxymores. L'oxymore est une figure de rhétorique qui nous rapproche de cette vérité que le même objet peut être vu de différents points de vue, ce qui est la résolution des "apories" ou "antinomies".

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