Gilson écrit dans "Le Réalisme méthodique" :
"(...) l'existence du monde extérieur est une évidence, mais l'évidence concrète et directe d'une intuition sensible, qui se traduit abstraitement et directement dans un jugement."
Le solipsiste n'est "irréfutable" que parce que l'on cherche à le réfuter par des raisonnements.
Il existe des évidences sources de vérités dans lesquelles notre esprit se repose, qui se traduisent dans des jugements certains. Ces jugements ne sont pas les conclusions d'un raisonnement. Ici l'existence du monde extérieur est donnée par les sens et se traduit directement comme vérité.
C'est dans le monde cartésien où il n'existe qu'une évidence : l'existence de ma pensée, que l'on doit démontrer l'existence du monde extérieur par des raisonnements. Entreprise impossible car pour détruire une évidence, il suffit de tenter de la "démontrer" par des raisonnements.
On peut se demander si l'idéalisme philosophique et le cartésianisme ne sont pas issus de ceux qui à l'instar des intégristes catholiques font de la spiritualité la source de toute vérité. Car la matière de la spiritualité est l'âme et en partant de l'âme... on n'en sortira jamais, comme le démontre Gilson ("Le Réalisme méthodique" Pierre Téqui éditeur 2007). Or s'enfermer dans son âme conduit à des monstruosité morales. Remarque finale : je ne conteste pas l'utilité, voire la nécessité de la spiritualité, mais pas comme source unique de toutes vérités, car alors elle devient dangereuse.
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