Au moment de la venue du Sauveur soit environ la fin du dernier siècle avant notre ère et le début du premier, en face du pouvoir tyrannique de Hérode qui tentait de séduire les Juifs par des travaux. (Il entreprit notamment des travaux dans le temple. Ce temple construit au retour de la captivité de Babylone (515 av. J.-C.) subit d'importantes extension à l'initiative d'Hérode le grand (voir mon post d'hier). En face donc d'Hérode se tenait un pouvoir religieux juif.
Le premier élément institutionnel de ce pouvoir était le Sanhédrin (du grec "sunédrion" assemblée), sorte de sénat juif où siégeaient les 1) chefs de familles sacerdotales (les princes de prêtres), 2) les docteurs de la loi ou scribes, et les 3) les chefs de tribus ou familles. Ils formaient ainsi le Sanhédrin.
Noter le nom grec de cette institution israélite. Nouvelle preuve que l'hellénisme avait pénétré le peuple juif.
Ce conseil faisait face à Hérode et en pondérait la tyrannie. Il interprétait la loi, il jugeait les causes majeures et gérait les affaires en surveillant l'administration.
Outre cette institution officielle existaient trois sectes, trois groupements doctrinaux. Les pharisiens, les saducéens et les esséniens.
Les pharisiens (de l'araméen paroush "séparés") prônaient une doctrine stricte dans l'interprétation de la loi. Ils avaient une foi orthodoxe, croyaient à l'existence de l'âme, à la résurrection des morts. Composés de saints, leur prestige en avait perdu beaucoup. Devenu odieux par le scrupule et les controverses à propos de rien, ils n'y avait pas moins parmi eux de véritables saints et même des penseurs remarquables comme Hillel, puis plus tard Gamaliel, les parents de saint Paul et... saint Paul lui-même. L'évangile et le talmud en louent d'autres. Hillel a écrit cette sentence délicieuse : "Qui suis-je si je néglige mon âme ? Si je ne prends soin d'elle qui le fera pour moi ? Et si je n'y songe pas maintenant, quand le ferai-je ?" (cité par l'abbé Fouard)
Les saducéens, ou "juste" rejetaient la doctrine scrupuleuse des pharisiens, ils voulaient s'en tenir à la loi, sans scrupule. Ils tombèrent dans le laxisme en venant à nier la résurrection et l'existence de l'âme. Aimant la dispute ils étaient durs, impitoyables dans les controverses et dans leurs jugements lorsqu'ils jugeaient les causes civiles ou pénales. Ils en vinrent à adopter la philosophie épicurienne en vogue chez les Romains.
Les Esséniens avaient une doctrine mystérieuse. Ils vivaient sans femme. Ils n'ont pas séduit le peuple en raison de leur trop grande austérité et du caractère ésotérique de leur doctrine. Ils ont disparu sans laisser de trace.
C'est à grands traits la situation religieuse au temps de Noël de l'année terminant notre ère.
(Post écrit à partir de "La vie de Notre-Seigneur par l'abbé Fouard et les commentaires de l'Evangile traduction Crampon)
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