8.7.11

La levée des excommunications n'est pas réintégration

Pour moi les textes du concile Vatican II sont dans une parfaite continuité avec la doctrine antérieure et sont non moins infaillibles que ladite doctrine dont ils font partie. Ils sont d'ailleurs très bien rédigés. C'est pourquoi je déplore le schisme de la Fraternité sacerdotale saint Pie X. Une nouvelle série d'ordination illicite vient de se produire à Écône.

Les journalistes et certains des partisans de la Fraternité sacerdotale saint Pie X (FSSPX) comme d'habitude unis dans la désinformation, vont répétant que la levée des excommunications est le signe d'une réintégration dans l'Église.

Le P. Lombardi, à l'occasion des ordinations illicites de la FSSPX le 29 juin dernier à Écône rappelle qu'il n'en est rien.

Le terme d'"excommunication" évoque une exclusion de la communion. A contrario les braves gens sont tenter d'en déduire que la levée de l'excommunication est la reconnaissance de la communion. Il n'en est rien.

D'une part, le raisonnement "a contrario" en droit est fragile et ne donne que des conclusions incertaines.

D'autre part et surtout, l'excommunication est une peine. Or le droit pénal est une anomalie, une exception lui-même issu d'une anomalie (les fautes). Le droit pénal n'est donc jamais absolument nécessaire. L'autorité chargée de l'application d'une peine peut juger que cette peine n'est pas opportune compte tenu des éléments de l'espèce. Donc l'autorité peut annuler une peine qu'elle ne juge pas opportune, ou devenue inopportune.

C'est pourquoi le Pape a pu lever la peine d'excommunication, sans pour autant constater une réintégration. La réintégration ne peut être que du fait de la FSSPX. Or son refus actuel de la liberté religieuse, de l'œcuménisme et de la collégialité la maintient en dehors de la communion catholique. Nul n'est forcé d'être catholique, mais les autorités catholiques peuvent déterminer ce qui doit être cru ou approuvé par les catholiques (la liberté religieuse est une donnée de la raison et n'a pas à être "crue", mais seulement comprise et approuvée) et en conséquence on ne peut se dire catholique quand on ne l'est pas, c'est un des effets de la liberté religieuse.

Pour faire comprendre prenons une comparaison : si un individu construisait sans permis de construire et que, condamné en correctionnelle à de la prison, le Président de la République décide de le gracier complètement, sa peine sera levée. Il n'en resterait pas moins que sa maison aurait été et resterait construite illégalement.

Ici encore distinguons les domaines du droit, ou selon le mot de Gilson, distinguons selon les ordres du savoir.

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