Un article du Figaro marque sans doute une évolution dans les mœurs judiciaires françaises. L'avocat de la présumée victime de monsieur Strauss-Khan, madame Nafissatou Diallo, a chargé un de ses confrères de New-York de recueillir tous les témoignages des femmes prétendant avoir subi le "sort" de madame Diallo, de mademoiselle Banon et de madame Nagy (une Hongroise qui porte une partie du nom de l'actuel président de la République).
C'est un appel officiel à témoins par un avocat, maître de Montbrial, qui promet de ne pas s'occuper des cas qui se révéleraient, mais simplement de les transmettre comme témoignages à son confrère de New-York. Cette façon de procéder parfaitement morale a fait bien sûr "tiquer" bon nombre d'avocats gardiens des superstitieuses traditions de l'ordre des avocats.
L'avocat ne répond pas au téléphone, car il n'a pas les moyens de le faire. Il n'examine que les courriers et les mails. Il travaille en collaboration avec un détective privé. Il semble qu'un certain nombre d'avocats se mettent en effet à utiliser des "privés" pour étoffer leurs dossiers. Il reste à savoir si les inénarrables magistrats français voudront tenir compte des enquêtes, en tous cas ils sont libres légalement, si la tête du client ne leur revient pas, ou pour d'autres autres raisons encore moins avouables (la loi ne le permet pas officiellement, mais a ce résultat imparable), ne tenir aucun compte des enquêtes des "privés".
Il y a une chose que l'article du Figaro ne dit pas, mais qui est implicite : le système judiciaire français a permis pendant des années que de nombreuses personnes soient obligées de tenir "rentrées" des choses qui leur tenaient à cœur et qui n'auraient pas dû rester sans suite dans un État de droit. La France n'est pas un État de droit et cette affaire, parmi des milliers d'autres, le confirme.
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