12.1.14

À Orléans puis Paris, censure d'un homme et non de propos

La formation des référés du tribunal administratif d'Orléans a confirmé l'interdiction du spectacle de Dieudonné.

Selon le Point, il a statué ainsi:

 « L'allégation selon laquelle les propos pénalement répréhensibles et de nature à porter de graves atteintes au respect des valeurs et principes tels que la dignité de la personne humaine et à provoquer la haine raciale relevés lors des séances (du spectacle) tenues à Paris ne seraient pas repris à Orléans ne suffit pas à écarter le risque sérieux que le spectacle prévu constitue lui-même une menace à l'ordre public »

Sur le spectacle Le Mur prévu à Nantes, le Conseil d'État avait statué en référé sur le texte que devait interpréter le comédien. Ce texte semblait en effet contester l'ordre public des chambres à gaz. Ici, ce n'est plus sur le texte, mais sur l'appréciation arbitraire du juge sur une personne. Cette décision bafoue la présomption d'innocence. Elle bafoue l'égalité des êtres humains entre eux. Il ne peut y avoir de présomption de culpabilité.

L'avocat de Dieudonné (probablement Me Verdier, on constate que BFM ne donne pas son nom) raconte comment les autorités françaises (administratives et judiciaires) ne respectent pas l'ordre public des droits de l'homme:

(à partir du 1' 27" jusqu'à 2' 20")



Finalement, la formation de référé du Conseil d'État a confirmé l'interdiction de Dieudonné.

Voici un extrait du résumé publié par le Conseil d'État lui-même à propos de son ordonnance du 11 janvier 2014 dans l'après midi.



« - [Le juge du Conseil d'État] a ensuite relevé, notamment, que les allégations selon lesquelles les propos attentatoires à la dignité de la personne humaine et de nature à provoquer à la haine et la discrimination raciales, relevés lors des séances du spectacle à Paris, ne seraient pas repris à Orléans, ne suffisaient pas pour écarter le risque sérieux que le spectacle prévu à Orléans constitue lui-même une menace à l'ordre public. » 

Les mots « les propos attentatoires à la dignité de la personne humaine et de nature à provoquer à la haine et la discrimination raciales » visent en réalité la remise en cause de l'ordre public des chambres à gaz.

Par leur arbitraire, par leur haine et leur mépris de l'homme, contraires à la devise de la République, les autorités françaises posent un grave problème à la conscience universelle.

(Note marginale: Dans son ordonnance: le juge du Conseil d'État confirme que l'ordre public n'est pas que la sécurité, la tranquillité et l'hygiène, mais comporte des valeurs immatérielles que les forces de police ne peuvent protéger. C'est parfaitement exact, l'ordre public ce sont des valeurs de vérité, justice, droits de l'homme. - Ce ne sont donc pas les contre-valeurs d'arbitraire, diffamation et présomption de culpabilité -. C'est sans doute là la vraie nouveauté dans la jurisprudence administrative qui jusqu'alors considérait que l'ordre public n'était que matériel. Rien n'est jamais totalement négatif, même pas les ordonnances de référé des juges français).

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