21.5.13

Un suicide "philosophique"

Dominique Venner avait laissé ces ultimes mots sur son blog et que le Salon beige a pu se procurer :

« Il faudrait nous souvenir aussi, comme l’a génialement formulé Heidegger (Être et Temps) que l’essence de l’homme est dans son existence et non dans un « autre monde ». C’est ici et maintenant que se joue notre destin jusqu’à la dernière seconde. Et cette seconde ultime a autant d’importance que le reste d’une vie. C’est pourquoi il faut être soi-même jusqu’au dernier instant. C’est en décidant soi-même, en voulant vraiment son destin que l’on est vainqueur du néant. Et il n’y a pas d’échappatoire à cette exigence puisque nous n’avons que cette vie dans laquelle il nous appartient d’être entièrement nous-mêmes ou de n’être rien.»



Mais ce texte de Venner est important à commenter :

L'indépendance de la pensée de l'homme démontre rationnellement l'incorruptibilité de sa pensé, donc l'existence d'un "autre monde" même si nous ne pouvons l'imaginer. La pensée ne dépend que de la vérité, ou plutôt, elle est la vérité. D'ailleurs si nous pouvons apprécier la pensée des autres après leur mort et qu'elle continue de nourrir la nôtre (comme le fait la pensée de Venner, mais par opposition à elle), c'est la preuve de l'incorruptibilité de la pensée.

« Comment [l’intelligence] peut-elle se mettre à leur recherche [du beau, du vrai] sans se mouvoir, elle qui n’est pas dans l’espace ? (…) La vérité est qu’elle ne s’en compose pas. Elle est la totalité de ces intelligibles [le vrai, le beau, le juste etc.] qui sont des êtres ; elle n’a donc besoin ni de raisonner pour les atteindre, ni de se conformer à eux pour être vraie. » (Gilson "Constantes philosophiques de l'être" p. 160)
Voilà la dignité de la pensée de l'homme ! « Ce n'est pas dans Montaigne, mais dans moi que je trouve ce que j'y vois. » (Blaise Pascal).

Dominique Venner a oublié de vivre sa liberté de pensée et de trouver la vérité en sa pensée propre et non dans celles des grands écrivains.

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