Une formule particulièrement bien venue de monsieur Daoudal (dans les commentaires)
« (…) la foi au Verbe divin qui s'est incarné pour partager la vie humaine jusque dans son aspect le plus tragique et rendre à l'homme son vrai destin éternel, cette foi-là est vivante »
Miguel de Unamuno a écrit un livre dont le titre sur "Le sentiment tragique de la vie" (lien vers la rubrique de wikipedia). Il semble bien que Unamuno excluait la raison de la constatation de ce "sentiment".
Selon moi, le mot "sentiment" n'est pas exact, car la vie est tragique et nous le savons par la raison puisqu'elle se termine par la mort qui est une enigme.
Relisons Gaudium et spes 18 :
« 1. C’est en face de la mort que l’énigme de la condition humaine atteint son sommet. L’homme n’est pas seulement tourmenté par la souffrance et la déchéance progressive de son corps, mais plus encore, par la peur d’une destruction définitive. Et c’est par une inspiration juste de son cœur qu’il rejette et refuse cette ruine totale et ce définitif échec de sa personne. Le germe d’éternité qu’il porte en lui, irréductible à la seule matière, s’insurge contre la mort. Toutes les tentatives de la technique, si utiles qu’elles soient, sont impuissantes à calmer son anxiété : car le prolongement de la vie que la biologie procure ne peut satisfaire ce désir d’une vie ultérieure, invinciblement ancré dans son cœur. »
La condition humaine est une enigme tragique. C'est surtout la vie ici-bas, si bornée, si obscure par rapport aux aspirations de l'âme, mais encore plus la mort qui sont les causes de ces enigmes qui n'en font qu'une. Cette énigme insoluble est cause de tourments.
Notre vie est un voyage
Dans l'hiver et dans la nuit;
Nous cherchons notre passage
Dans le ciel où rien ne luit.
Elle ne trouve son adoucissement que dans la contemplation de la mort de Jésus-Christ. En ce sens, le mot de monsieur Daoudal vient compléter Gaudium et spes car il se situe à la jonction entre les vérités accessibles à la raison et, cohérent avec la liberté humaine, ouvre l'esprit vers les vérités de la foi et par la foi en la croix en l'unique espérance qu'elle constitue.
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