« C'est pourquoi, de même que le pouvoir civil estime qu'il lui revient de prendre soin de la moralité publique, de même, afin de garder les citoyens des séductions de l'erreur et pour que l'Etat soit conservé dans l'unité de la foi, ce qui est le bien suprême et la source d'une multitude de bienfaits y compris dans l'ordre temporel, le pouvoir civil peut de lui-même régler les manifestations publiques des autres cultes, et défendre ses citoyens contre la diffusion des fausses doctrines par lesquelles, au jugement de l'Eglise, leur salut éternel est mis en péril. »
Selon ce texte attribué au cardinal Ottaviani l’Etat « peut », « de lui-même » et donc avoir l’initiative en matière religieuse.
Mais cette possibilité est fondée sur un titre inexistant. Car le fait que l’humanité soit divisée de croyances et que ce ne soit pas un bien, car cela crée des difficultés, c’est évident, mais cela ne crée pas de titre à l’Etat à intervenir en matière religieuse.
C’est ce titre imaginaire de l’Etat institué par le texte attribué au cardinal Ottaviani qui est condamné par Dignitatis humanae, comme contraire au droit naturel.
En revanche, les manifestations contraires au droit naturel et donc au bien commun (vérité, justice et solidarité, donc droits de l’homme) peuvent et doivent être combattues par l’Etat qui doit procurer le bien commun. Elles doivent être combattues, même si ces violations se présentent sous couvert de religion, car la liberté religieuse s’insère dans le droit naturel. Et ce titre, fondé celui-là, crée un droit et un devoir pour l’Etat. Ce droit-devoir ressortit à sa propre initiative.
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