Un mathématicien, monsieur Benoît Rittaud, publie un livre sur la "peur exponentielle".
La principale peur exponentielle est la peur issue de l'ouvrage de Malthus Le Principe de population. Le raisonnement est le suivant: l'espace est fini, la terre est ronde. S'y est ajouté récemment: les ressources naturelles (le pétrole) ne sont pas infinies. La population croît en revanche de façon exponentielle. Moralité: pour être vertueux, il ne faut plus avoir d'enfants.
Mur antique construit par la 80ème (environ) génération avant les nôtres (environ le 1er siècle après Jésus-Christ) |
Le fantasme de la surpopulation agite l'imagination des masses.
Francis Richard dénonce cette manipulation de l'imagination humaine par les mathématiques.
Il dénonce par exemple les projections mathématiques sur le siècle à venir. Manipulation de l'esprit au moyen de la mathématique et de l'imagination.
Pré-Alpes surpeuplées ? |
Mais, cette dénonciation n'est finalement pas parfaitement convaincante. Car nos mathématiciens ne sortent pas de l'univers mathématique. Or rien dans l'univers mathématique ne vient réfuter ce raisonnement mathématique appliquée à la vie humaine. Il faut donc sortir de l'univers mathématique pour retrouver une réalité plus profonde enrichie au delà du seul nombre: l'homme n'est sur terre que pour peu de temps. Il a une vocation transcendante. Dès lors et en dernière analyse l'homme n'est pas maître du temps, ni de sa vie, ni de sa mort, il a été appelé à la vie sans son consentement préalable et il mourra lorsque Dieu le décidera. Il doit aussi se résigner à savoir qu'il ne connaît l'univers que partiellement, ridiculement partiellement.
Il constatera alors que les prévisions de Malthus ne se sont pas réalisées (lien vers un de mes anciens posts). Que l'homme de 2015 est beaucoup, beaucoup plus riche que l'homme du début du XIXe siècle, que monsieur de Margerie, peu avant de mourir, déclarait que nous avions du pétrole pour des siècles... etc. Pourtant celui qui se laissait ensorceler par Malthus, croyait voir des multitudes affamées se ruant sur d'autres multitudes affamées pour leur voler leur nourriture.
C'était l'hypotypose de la faim et de la terre finie face à l'accroissement indéfini et exponentiel de la population.
Victor Hugo réfute nos mathématiciens :
« Non, l’avenir n’est à personne! – Sire! L’avenir est à Dieu! – A chaque fois que l’heure sonne, – Tout ici-bas nous dit adieu »
Tout finira par la mort. Ou comme le disait Keynes "À long terme, nous sommes tous morts." Nous avons besoin de l'humour anglais pour nous garder de prendre trop au sérieux les discours apocalyptiques des écologistes.
« There are more things in heaven and earth, Horatio,
Than are dreamt of in your philosophy. »
- Hamlet (1.5.167-8), Hamlet to Horatio
"Il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre, Horatio, que n'en peut rêver votre philosophie."Votre philosophie... a fortiori, votre mathématique.
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