Ce qui est le caractère commun aux diverses idéologies susmentionnée est leur volontarisme.
Le volontarisme, selon moi, peut être défini comme ce qui asservi l'intelligence à la volonté.
Le libéralisme, désespére de savoir où est le bie. Le but à poursuivre est donné par une transaction, un arrangement issu de la confrontation des volontés.
Comme le libéralisme ne peut décider entre le bien et le mal (il décrète le bien inconnaissable), la volonté majoritaire et transactionnelle des hommes sera le bien à atteindre. Cela est bien parce que je le veux, ou plutôt parce que nous le voulons. "La loi est l'expression de la volonté générale" dit la déclaration des droits de l'homme du 26 août 1789. La loi n'a aucun rapport avec l'intelligence, avec la raison.
Dans le communisme, l'intelligence est un épiphénomène, la vérité réside dans les force aveugles de la matière. La volonté, force aveugle de la matière, doit soumettre la raison laquelle est un instrument au service de la force brute de la matière.
Mais volonté et intelligence ne sont que la traduction des forces aveugles de la matière. S'agit-il d'un volontarisme ? Il s'agit certainement d'une idéologie sans respect pour la dignité de l'homme. D'où une propagande totalement détachée de la morale et uniquement tournée vers la domination des volontés. Il s'agit de dominer les volontés pour les orienter vers l'action.
Dans le fascisme, c'est le "triomphe de la volonté" (titre du film de Léni Riefenstahl de 1936), c'est "croire, obéir, combattre" (devise des fasciste italiens). L'intelligence dans tout cela devient un instrument.
Venant de l'idéalisme philosophique (Descartes, Kant, Hegel) le fascisme renonce à trouver un point d'ancrage dans l'intelligence. La volonté seule est exaltée. Maurras fait exception et n'était pas fasciste, il était kantien et positiviste, autre version de l'idéalisme, il n'est pas volontariste puisqu'il reconnaît une vérité scientifique, et seulement "scientifique", à laquelle l'esprit doit se soumettre. Il récuse toutefois les valeurs de "justice", de "paix", "d'amour" comme valeur métaphysiques ; Il les admet comme simples valeurs pratiques, non intrinsèquement vraies, qui peuvent donc être évacuées à l'occasion au vu de la vérité "scientifique", de l'expérience historique.
Nietzsche exalte la "volonté de puissance" qui bien que posée au-dessus de l'être même de l'homme, évacue de toute façon le "Logos", l'intelligence pour lui substituer "la vie", "la volonté de vivre".
Dans l'islam l'intelligense humaine disparaît, absorbée en Dieu. La seule connaissance est donnée par la foi qui est d'ailleurs science absolue. De même la volonté humaine est absorbée par celle de Dieu et doit s'y soumettre absolument. Tout cela est speculatif, car en pratique ce sera la volonté de l'homme, sous couvert de celle de Dieu, qui aura le dernier mot.
Loin de ces conceptions, la philosophie chrétienne exalte la raison. La raison de l'être humain est une image de Dieu. Elle a, comme telle, une valeur sacrée.
Le philosophe réaliste, constate dans les choses que l'être humain est avant tout intelligence. Il constate la primauté de l'intelligence sur la volonté. Notre volonté est entraînée par la vérité que nous découvrons par l'intelligence.
Au plan psychologique et social il donne aussi la primauté à la raison qui unit les hommes dans la vérité.
Au plan individuel il demande à la volonté de suivre l'intelligence qui est la raison, et produit le discours vrai.
Il admet deux sources de connaissance pour l'homme la foi et la raison. L'intelligence se soumet à la parole de Dieu qu'elle a préalablement reconnue comme telle au moyen des motifs de crédibilité, elle se soumet librement par un acte raisonnable (Fides et Ratio de Jean-Paul II). Cette soumission surélève son intelligence, guérit sa raison.
Cette union il la trouve dans la tradition thomiste, dans la tradition de l'Eglise qui l'a elle-même recueillie des Juifs hellénisés et des Grecs judaïsés (ou christianisés, ce qui est la même chose).
Au plan moral, il admet les dix commandements comme à la fois révélés et accessibles à la raison. Il comprend que ces dix commandements au plan de la morale sociale impliquent les vrais droits de l'homme entendus au sens réaliste, informés par l'amour et précédés de la vérité et de la justice (Gaudium et Spes).
Ces droits de l'homme il les applique à tous, même à ceux qui sont dans les ténèbres de l'erreur volontariste, apparue en Occident avec Duns Scott (discours de Ratisbonne du 12 septembre 2006).
Voici pourquoi mon coeur ne me porte vers aucune idéologie, il me porte vers les papes (sans superstition), la foi catholique, vers l'Ecriture, vers la culture judéo-hellène et romaine, vers les droits de l'homme. Tout le reste me paraît ridicule, profondément ridicule, d'autant plus que cela se prend au sérieux.
Je dois beaucoup à Monsieur Madiran, parfois faible sur certains point (juridiques notamment), est malgré tout un puissant penseur. C'est lui qui m'a ouvert à bien des problèmes de morale sociale et de philosophie, il m'a fait rencontrer (par lecture uniquement) Gilson qui m'a ouvert sur les questions fondamentales.
Je dois beaucoup à Monsieur Madiran bien que je l'aie quitté intellectuellement.
D'ailleurs, Madiran, maurrassien historique, pressent que son maître par manque de formation philosophique, par ses origines anarchistes, manquait profondément du sens de la vérité, de la justice et de l'amour présent à tout, et des droits de l'homme bâtis sur ce socle (voir Gaudium et Spes).
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire