Selon le Naz avant l’édition du missel de saint Pie V, la réglementation du culte et donc des rites de la messe était laissée à l’appréciation des évêques, des conciles particuliers et du Saint-Siège. (Naz Livre III, Part. III p. 80).
Selon Wikipedia, dans les premiers temps le rite de la messe était laissé aux évêques, ce qui amenait des variations d’un diocèse à l’autre (voir wikipedia histoire du rite romain).
Ces affimations historiques me semblent découler d'une vision faussée de l'esprit de l'Eglise. L'Eglise n'agit pas comme un maire fait appliquer un arrêté sur le stationnement. L'Eglise, sauf les dogme qu'elle propose à croire, laisse le gens prier comme il veulent.
L'histoire de saint Pie V en atteste.
En vertu de la prééminence de l’église de Rome, mère et maîtresse de toutes les églises, beaucoup d’églises locales et autres groupes religieux avaient adopté la messe romaine, la messe du pape. (Nous pouvons imaginer que par sécurité des églises locales prennent les prières du pape)
Or le Naz, (traité de droit canonique), prétend que saint Pie V, pape est intervenu pour réaliser l’unification des cultes en déclarant « la liturgie romaine obligatoire pour tout l’occident. (Constitution Quo Primum du 14 juillet 1570) » ibidem.
Je conteste avec force cette affirmation : le pape saint Pie V a rendu obligatoire le rite dit de saint Pie V pour toutes les églises qui utilisaient le rite romain.
"pour toutes les autres églises précitées l’usage de leurs missels propres soit retiré et absolument et totalement rejeté, et que jamais rien ne soit ajouté, retranché ou modifié à Notre missel, que nous venons d’éditer."
citation prise ici (site de la Fraternité lefebvriste qui n'a pas dû bien lire le texte...)
"qu'ils doivent conserver dorénavant dans la célébration des messes: pour que tous accueillent partout et observent ce qui leur a été transmis par l'Eglise Romaine, Mère et Maîtresse de toutes les autres églises, et pour que par la suite et dans les temps à venir dans toutes les églises, patriarcales, cathédrales, collégiales et paroissiales de toutes les provinces de la Chrétienté, séculières ou. de n'importe quels Ordres monastiques, tant d'hommes que de femmes, même d'Ordres militaires réguliers, et dans les églises et chapelles sans charge d'âmes dans lesquelles la célébration de la messe conventuelle à haute voix avec le choeur, ou à voix basse suivant le rite de l'Eglise Romaine est de coutume ou d'obligation,"
« est de coutume ou d'obligation, » se rapporte à toutes les églises précitées, c’est-à-dire uniquement aux endroits où la messe romaine a force de loi, là où le pape fixe la liturgie, mais pas ailleurs.
Elle pouvaient être obligées de suivre le rite romain soit de leur volonté (coutume) soit par obligation spéciale à elle (d’où qu’elle vienne). Mais même dans les églises de rite romain le rite mozarabe, lyonnais, ambrosien étant des rites utilisés dans des églises de rite romain restaient permis en raison de leur ancienneté (plus de deux cents ans).
Saint Pie V prévoyait aussi que les églises qui ne suivaient pas le rite romain pouvaient l'adopter si cela leur agréait. Et de fait petit à petit les églises qui avaient un rite particulier ont pris le rite romain.
Une autre chose est l’édition des missels pour toute l’Église. Il faut bien distinguer les deux questions.
Certes, afin d’assurer l’unité et l’inerrance (caractère d’un texte qui ne contient pas d’erreur contre la foi ou les mœurs) des textes remis aux évêques et aux prêtres qui utilisaient le rite romain, cette liturgie, ces prières et cérémonies, ces règles de droit liturgique étaient consignées dans l’édition typique assurée par l’imprimerie du Vatican (ou par des éditeurs autorisés).
Mais ce fait de l’édition typique n’est pas réservé au rite romain, les autres rites devaient aussi être approuvés et avoir une édition typique contrôlée par Rome : canon 1257 ancien « Au Saint Siège seul il appartient de réglementer la liturgie et d’approuver les livres liturgiques ».
Les églises de rite non romain devaient faire approuver leurs livres liturgique par Rome qui attestait qu'il n'y avait pas d'erreur doctrinale dans les textes.
Le saint Siège par l’édition typique (de tout rite) atteste ainsi que cette édition typique est autorisée, inerrante, mais non qu’elle est obligatoire, ce qui est une question disciplinaire contenue dans d’autres documents.
Le Saint Siège attestait que l’on pouvait accomplir les cérémonies et faire les prières sans péché et sans scrupule de conscience.
Saint Pie V ne veut pas imposer une doctrine, il veut assurer les fidèles qu'ils ont des prières qui ne les induiront pas en erreur.
Tout autre va être l'attitude de Paul VI qui veut "faire bouger les choses" comme le recommandait Pie XII dans son encyclique Mediator Dei.
Voici comment Pie XII parlait de ceux qui étaient attachés aux rites et prières reçus :"Que les inertes et les tièdes ne croient pourtant pas avoir Notre approbation parce que Nous reprenons ceux qui se trompent ou que Nous refrénons les audacieux ; mais que les imprudents ne s'imaginent pas couverts de louanges du fait que Nous corrigeons les négligents et les paresseux."
C'était une curieuse façon de traiter ceux qui voulaient conserver les rites, en goûtaient la profondeur et ne se jugeaint pas au-dessus des traditions reçues de leurs pères.
Naturellement l'encyclique Mediator Dei ne parle pas de la liberté des fidèles, ne fait pas le point sur les questions juridiques et morales concernant les rites, si bien qu'un certain nombre, voire la plupart de ses lecteurs, ont eu le sentiment qu'en conservant certaines prières, ils étaient des "négligents et des paresseux" et qu'ils étaient en faute.
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