Un rapport des députés Fenech (UMP) et Alain Tourret (radical de gauche) soi-disant opposés politiques, rapport soutenu par la Chancellerie de l'illustre madame Taubira veut révolutionner la procédure pénale. Je pense que c'est pour la rendre plus cohérente avec l'ordre public de Nürnberg inséré dans le préambule de la Constitution française et d'autres documents centraux.
Quand on tente de mettre la répression pénale au centre de l'ordre public comme ce fut la cas à Nürnberg et comme c'est le cas du Préambule de la Constitution française, inversant ainsi le but de la société qui est d'abord l'amour et l'entr'aide, il est fatal que cette perversion étende ses effets tous les jours. Les sociétés vont toujours au bout de leurs idées, selon monsieur Reynouard (à la différence de l'individu qui peut se modérer même dans la mauvaise action, s'il n'étouffe pas en lui tout appel de la conscience).
Ainsi un rapport de deux parlementaires à la Commission des lois prône de doubler les délais de prescription et à les supprimer en cas de "crime de guerre", comme ils sont déjà supprimés en matière de "crime contre l'humanité".
Le crime contre l'humanité est une notion absurde née pendant la guerre de 39-45. Cette notion absurde tend subrepticement à sacraliser des victimes et stigmatiser spécialement des coupables, sans, en apparence, renoncer au principe d'égalité, et de fraternité universelles. Une notion incohérente qui, en réalité, fragmente l'humanité.
Il n'existe pas de plus grand crime que l'assassinat. Du "crime contre l'humanité", qui n'a aucune définition stricte, on veut faire un super-crime qui ne renvoi à rien de plus grave que l'assassinat en série. En définitive cette notion absurde est dirigée contre des crimes à mobiles politiques. Le "crime de guerre" qui est un crime commis à l'occasion de la guerre n'est pas pire qu'un crime commis en temps de paix comme un assassinat crapuleux. On pourrait même dire qu'il est moins grave puisque la guerre est un état anormal de l'humanité où il est licite de tuer (sous certaines conditions). Or ces "crimes de guerre" vont, eux aussi, être déclarés imprescriptibles.
Palais de justice de Toulouse |
Petit à petit on se dirige vers une suppression de la prescription au nom de la "mémoire", de la haine inextinguible et de la guerre perpétuelle… au nom de l'amour et de la paix. La société aurait pour but principal d'infliger des peines et de flétrir des mémoires. Alors que la peine ne peut être infligée légitimement qu'en cas de nécessité et doit donc, en principe, être évitée.
L'incohérence est au cœur de nos sociétés.
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