« Le fait est, comme l'a fait remarquer Hans Urs von Balthasar dès 1952 ... qu'Elle (l'Eglise), doit abandonner beaucoup de ces choses qui, jusqu'à présent, lui ont attiré la sécurité et qu'Elle a considérées comme admises à jamais. Il lui faut démolir des bastions de vieille date et faire confiance uniquement au bouclier de la foi. » (On lit en note que la citation est extraite de Principe de théologie catholique du cardinal Ratzinger, Principles of Catholic Theology (Principes de Théologie Catholique), p. 391.
Mais qu'étaient les "bastions" ?
Pour moi, c'était sans doute tout ce qui traduisait le pouvoir dans l'espace et dans le temps. C'était sans doute toute la puissance politique, même indirecte de l'Église: c'était par exemple les États pontificaux que la Providence lui a enlevés, c'était l'Index, c'était la chrétienté où les chefs et leurs peuples obéissaient au Pape, c'étaient les sanctions prises sur des territoires entiers...
Les traditionalistes en ont déduit que Rome abandonnait la foi.
Or, le pape n'a pas abandonné la foi. Le pape n'a pas renoncé à son pouvoir exercé au nom du Christ-Roi, mais il en a purifié la pratique. Il a recherché dans la Tradition les fondements ultimes et naturels de son action et il a découvert que certaines pratiques que l'on croyait consubstantielles à la foi n'étaient que des facultés, des possibilités morales. L'Histoire (affaire Jeanne d'Arc, États pontificaux) démontrait que Dieu voulait une autre pratique.
Les traditionalistes ont confondu la paille et le grain et ils ont fini par condamner l'Église au nom de l'obéissance à l'Église. Discours incohérent.
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