30.10.12

Le comte de Chambord cultivait les antinomies

Si l'on en croit un commentaire paru sur Contre-info, le comte de Chambord aurait déclaré à l'occasion de son refus du pouvoir en 1873


« Dieu, en me faisant naître, m’a imposé de grands devoirs envers la France… Pénétré des besoins de mon temps, toute mon ambition est de fonder avec vous (il s’adressait aux royalistes élus) un gouvernement national, ayant le droit pour base, l’honnêteté pour moyen, la grandeur nationale pour but… L’idéal de la Révolution est la famille sans chef et l’Etat sans Dieu. Pour que la France soit sauvée, il faut que Dieu y rentre en Maître pour que je puisse régner en roi…  Fasse le Ciel que je puisse me sacrifier tout entier au triomphe du droit sur l’iniquité, de la vérité sur le mensonge, de l’ordre et de la liberté sur la licence et l’oppression, en un mot de la civilisation chrétienne sur la barbarie révolutionnaire ».

C'est touchant, très touchant. Ce que le prince n'apercevait pas, c'est qu'il est impossible en matière humaine de trancher comme en mathématique. La vérité, la liberté, l'ordre public, le droit sont des idéaux auquel on doit se sacrifier, je suis pleinement d'accord. En cela rappelle la juste lutte du peuple français pour sa liberté dans la vérité. Mais cela n'entraîne pas que nos adversaires, par hypothèse les révolutionnaires, soient contre la vérité, contre la liberté, contre l'ordre public, contre le droit. Eux aussi en certaines occasions peuvent énoncer des vérités.

C'est pourquoi on peut utiliser le drapeau bleu, blanc, rouge, servir la constitution tout en faisant son devoir moral. Il a toujours fallu et il faudra toujours purifier les institutions. L'Ancien Régime, avait comme tout régime, besoin de réformes. Dans n'importe quel régime, il y aura toujours des progrès à accomplir, il faut y travailler avec des hommes imparfaits (comme tous les hommes).

En conséquence on peut constater que prétendant n'avait pas la vocation d'un chef d'Etat. Le Chef de l'Etat a pour rôle de rassembler, prenant l'ensemble de la population là où elle en est (en ce sens notre actuel gouvernement laïciste ne rassemble pas non plus, il divise, il fragmente). Cette histoire de monarchie a embarrassé et continue encore d'embarrasser le peuple français. Car il n'est pas conforme à l'évolution des mentalités, ni à l'intérêt de la nation, que le rôle de chef (de l'Etat en l'occurrence) en matière politique soit viager, ne serait-ce qu'en raison de l'allongement de la vie humaine. Nous sommes à une autre époque et, sans vomir le passé, mais au contraire en défendant la réputation du peuple, nous pouvons tourner la page de la monarchie (sans nier qu'elle ait pu avoir historiquement, un rôle souvent bénéfique).

C'est pourquoi nous pouvons faire nôtres certaines affirmations révolutionnaires : liberté, égalité, fraternité. Promotion des droits de l'homme et de la liberté religieuse ! Dans la discipline, tout le pouvoir au peuple ! Liberté pour le peuple ! Libérons-nous du laïcisme ! Ces valeurs sont les fondements de notre liberté de nous dire catholiques et Français. C'est notre liberté d'écouter le Pape et de continuer la France dans la République, au milieu et au service de l'ensemble de nos frères humains. Car de même que l'autorité publique trouve son honneur dans la service du bien de tous les citoyens, l'honneur de la France, c'est de servir l'humanité entière.

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