17.6.11

L'imprécision et l'amalgame contre l'abbé Laguérie

Le sinistre hebdomadaire "La Vie" (ex-catholique) est un bon indicateur des tendances du catholicisme français "officiel".

Signé par "Jean Mercier" un article s'intitule fièrement
"Le FN est né hors de l'Église et y reste plus que jamais".
Ce titre est absurde : un parti politique ne fait pas partie de l'Église. Dépendant de l'initiative laïque concernant des affaires laïques, il ne peut faire partie de l'Église. D'ailleurs un parti politique se réclamant de l'Église serait condamné à ce titre. L'Église ne fait pas de politique. Elle n'en fait ni pour approuver, ni pour condamner.

Benoît XV (bien 15) dans son encyclique du 1er novembre 1914 dit clairement :

"De même, que nul particulier, par la publication de livres ou de journaux, ou par des discours publics, ne s'érige en maître dans l'Eglise. Tous savent à qui a été confié par Dieu le magistère de l'Eglise: à celui-là pleine et entière liberté doit être laissée de parler, quand et comme il le juge à propos; le devoir des autres est de l'écouter avec déférence et de se conformer à sa parole."

Pour savoir qui ne fait pas partie ou qui fait partie de l'Église, nous nous tournerons vers Rome.

Voici ce que disait Jean-Paul II le 28 juin 1993 au sujet des partis politiques et de l'Évangile, s'adressant aux prêtres :

"[Le prêtre] se souviendra en particulier qu’un parti politique ne peut jamais être identifié avec la vérité de l’Évangile, et qu’il ne peut donc faire l’objet d’une adhésion absolue, à la différence de l’Évangile. Le prêtre tiendra donc compte de ce caractère relatif, même au cas où des citoyens de foi chrétienne constitueraient, ce qui est louable, des partis expressément inspirés de l’Évangile, et il ne manquera pas de s’engager à faire en sorte que la lumière du Christ illumine aussi les autres partis et groupes sociaux."

Les partis politiques peuvent s'inspirer de l'Évangile, mais ils garderont toujours leur caractère contingent, relatif, ils ne sont pas, ils ne sont jamais l'Évangile. On peut certes œuvrer à l'éclairement de tous les partis par l'Évangile, mais nous ne pouvons en condamner un, surtout de notre propre autorité, au nom de l'Évangile. L'Évangile est à tous.

Nous n'avons nul besoin de ce monsieur Mercier pour exclure de l'Église. Ce n'est pas plus ce pauvre monsieur Poulat qui pourra nous enseigner ce qui est doctrine d'Église et ce qui ne l'est pas.

"En 2006, la création controversée par Rome de l’institut du Bon-Pasteur, où officie un abbé, Philippe Laguérie, suscite la bronca de moult cardinaux et évêques. Le cardinal Lustiger part à Rome et explique au pape qu’il a fait une fleur à des extrémistes... En 2007, le Motu proprio sur la messe de jadis puis la levée des excommunications des lefebvristes en 2009 compliquent encore le positionnement de la hiérarchie."

L'abbé Laguérie est catholique n'en déplaise à monsieur Mercier. Le Pape a pu bénir la création de "L'Institut du Bon Pasteur", il n'a pas "fait une fleur", il a jugé en justice et en vérité, et il est le seul juge, que l'abbé Laguérie pouvait être considéré comme valablement catholique. Les observations de monsieur Mercier sont en conséquence, parfaitement déplacées.

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