"Le droit-devoir des parents d'éduquer leur progéniture est « quelque chose d'essentiel, de par leur lien avec la transmission de la vie ; quelque chose d'original et de primordial, par rapport au devoir éducatif des autres, en raison du caractère unique du rapport d'amour existant entre parents et enfants ; quelque chose d'irremplaçable et d'inaliénable, qui ne peut donc être totalement délégué à d'autres ni usurpé par d'autres ».544 Les parents ont le droit-devoir de donner une éducation religieuse et une formation morale à leurs enfants : 545 droit qui ne peut être effacé par l'État, mais respecté et encouragé ; devoir primordial, que la famille ne peut ni négliger ni déléguer." Compendium de doctrine sociale 239 § 2
"Original" c'est-à-dire qui ne peut être remplacé qui n'existe que là.
1 commentaire:
Ne serait-il pas plutôt obsolète ? L’éducation religieuse ne devrait-elle pas être remise en question de nos jours ?
Vouloir donner à ses enfants une éducation religieuse est certes un droit légitime et constitutionnel, mais, à notre époque de pluralisme des cultures et des convictions, la foi, au lieu d’être imposée comme suite logique et traditionnelle du baptême, ne devrait-elle pas être choisie, le plus tard et le plus librement possible, en connaissance de cause ? Par simple honnêteté intellectuelle …
Dès 1966, le psychologue religieux Antoine VERGOTE, notamment, alors professeur à l’Université catholique de Louvain, a bien décrit les motivations psychologiques de la foi. Il a confirmé que sans une éducation religieuse (basée sur la confiance et l’exemple des parents, et donc imposée de manière affective), elle n’apparaît pas spontanément, et que la religiosité ultérieure en dépend.
Certains agnostiques ou athées, et déjà certains croyants, remettent donc question l’éducation religieuse, fût-elle sincère, « de bonne foi » et donc légitime, mais aussi, parce ce qu’à leurs yeux, elle est, n'en déplaise à certains :
- dogmatique, puisqu’elle impose la soumission à un dieu dont l’existence n’est que subjective, à un livre « sacré », différent dans chaque religion, ainsi qu’à une « Vérité » absolue, à l’origine de l’intolérance, de guerres, …, alors que la « vérité » ne devrait jamais être que personnelle, partielle et provisoire,
- unilatérale et donc exclusive, puisqu’elle occulte les alternatives d’autres religions et surtout de la laïcité philosophique, de l’humanisme laïque, de la morale laïque, de la spiritualité laïque, …, et qu’elle ne favorise donc pas l’autonomie, l’esprit critique, le libre examen , la liberté de pensée, les options laïques, …
Quant l’enseignement confessionnel, survivance du Moyen Âge, même s’il a récupéré hypocritement certaines valeurs laïques, telles qu’une certaine autonomie concédée aux adolescents :
- il reste fidèle à son projet éducatif visant à conserver autant que possible une mainmise sur les consciences,
- il reste fondamentalement élitiste, inégalitaire, communautariste, identitaire, prosélyte, évangélisateur, fermé à la différence de l’autre,
- il occulte volontairement, au mépris de la plus élémentaire honnêteté intellectuelle, toutes les options susceptibles de lui faire perdre de son influence,
- il est inadapté à notre époque de pluralisme des cultures et des convictions,
- il est donc obsolète et incompatible avec les valeurs humanistes prônant l’ouverture à la différence et une citoyenneté harmonieuse et responsable.
La notion de neutralité devra un jour être repensée, car une saine conception de la neutralité politique et philosophique, du moins à mes yeux, devrait consister non seulement à ne favoriser aucune conviction philosophique ou religieuse, mais aussi à permettre concrètement aux jeunes de choisir l’une d’elles, en connaissance de cause, aussi librement et tardivement que possible.
Cela ne me paraît possible qu’à la condition d’organiser enfin un système éducatif pluraliste proposant à tous les jeunes une information minimale, non prosélyte, progressive, adaptée à l’entendement de chaque âge et aussi objective que possible.
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