28.3.16

La liberté religieuse et le « Ralliement » pierres d'achoppement des "traditionalistes"

Lu sur le Salon beige cet effarante interview de Roberto de Mattei. Il traite du Ralliement ordonné par Léon XIII dans son encyclique Au milieu des sollicitudes (13 février 1892). Roberto de Mattei reprend les vieilles rengaines maurrassiennes.

Dans son encyclique Léon XIII ordonne le ralliement des catholiques aux institutions républicaines (les lois constitutionnelles de 1975). Il leur ordonne en même temps de combattre la législation injuste (par exemple l'expulsion des congrégations de 1880, le mariage civil de 1804, le divorce 1884, la loi sur l'école laïque de 1881).

Le pape ordonne aux catholiques de cesser la querelle institutionnelle. Il leur ordonne de cesser de juger pour illégitime le gouvernement républicain, mais de combattre pour la liberté religieuse des congrégations, pour la liberté du véritable mariage, contre l'école laïque c'est-à-dire pour la liberté d'éducation etc. 

C'est clair. C'est moral. C'est obligatoire.

Libre en revanche aux chercheurs, aux militants de militer pour un changement d'institutions. On peut toujours changer de constitution ou modifier celle en vigueur. En attendant tout le monde doit respecter les institutions. Les institutions républicaines sont légitimes et s'imposent à tous. C'est le sens de l'encyclique. Le mot "ralliement" ne figure pas dans l'encyclique.

Cette histoire idiote des anti-ralliement à laquelle je lie celle non moins idiote des anti-liberté religieuse sont les pierres d'achoppement des "traditionalistes" dont certains sont francs-maçons (Joseph de Maistre) ou positivistes (Maurras), sans compter beaucoup d'irresponsables ou d'idiots utiles de la subversion. Il est incroyable de voir que ce tissu d'inepties sans référence soit publié dans l'Homme nouveau et repris sur le Salon beige.

Un des plus grave problème catholique actuel c'est que l'on a d'un côté ceux qui gloussent de plaisir en admirant les lois injustes (La Croix, Le Pèlerin, La Vie, Gollias et tant d'autres) et ceux qui se battent contre leur liberté, contre la paix publique (Présent, le Salon beige, le Forum "catholique", beaucoup de prêtres de la Fraternité saint Pie X etc.) Malheur du catholicisme français !

Aujourd'hui cependant, il existe dans les institutions de la Ve République des textes à réformer en vertu du droit naturel (par exemple condamnation juridique par les institutions d'entières catégories historiques, condamnation contraire à la présomption d'innocence). Je ne suis pas sûr que la Charte de l'environnement soit irréprochable sur ce sujet, ni d'ailleurs certaines dispositions de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ("La loi est l'expression de la volonté générale"). Ce n'était pas le cas en 1892, car Léon XIII avait en vue les lois de 1875 qui ne posaient aucun problème de ce genre.

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