15.7.14

Un progrès en attendant mieux

Monsieur Reynouard condamne les droits de l'homme parce qu'il y voit un « piège » destiné à faire confesser l'arbitraire obligatoire, le relativisme obligatoire au moyen de la séduction d'un catalogue des "droits de l'homme". Il déduit un relativisme absolu des articles 29.3 et l'article 21.3 de la Déclaration de 1948. En conséquence pour lui le catalogue des droits n'est que la suite logique du relativisme. Ce catalogue ne serait pas celui de droits universels car il réserverait en réalité les droits à ceux qui confessent le relativisme incarné dans la pure loi du nombre.

On peut certes voir les choses comme cela, mais resterait la difficulté de l'affirmation de droits UNIVERSELS réservés à ceux qui ont une certaine opinion et qui serait par ailleurs déclarés indépendants des opinions politiques des bénéficiaires (article 2.1 de la même Déclaration).

Les papes, eux, ont choisi de ne pas relever l'incohérence pour ne relever que ce qu'il y a de vrai et d'immuable dans la même Déclaration: un catalogue de droits fondamentaux fondés sur la dignité de l'être humain. (« Dignité » signifie que l'être humain a une destinée transcendante qui n'est pas de ce monde). Ils ferment les yeux sur les affirmations rousseauistes des articles 29.3 et 21.3, sans fermer la porte à une réforme (voir Pacem in terris).

Car contrairement à ce que prétend monsieur Reynouard, la Déclaration dans sa partie fondement et dans sa partie catalogue et dans l'article 30 énonce un ORDRE immuable et universel qui ne peut être qualifié de "nouveau" qu'en ce qu'il n'a jamais été avant elle énoncé tel quel (bien qu'implicitement contenu dans la culture judéo-chrétienne depuis des millénaires). C'est pourquoi, loin d'y voir un piège voulant réserver les droits à ceux qui confessent le relativisme, on peut voir dans cette déclaration un progrès dans l'expression de cet ordre.

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