Monsieur Reynouard parle du bien commun comme d'une sorte de Léviathan qui dévore les individus. Un bien commun qui n'est pas commun, mais qui est le bien de la communauté considérée comme un être si indépendant de ceux qui la composent qu'il peut se retourner contre le bien de ceux qui la composent.
Il est possible que cette conception du "bien commun" qui ne serait plus commun vienne de l'idée que le bien est l'utile et que le seul bien est l'utile. Or, le bien commun peut parfois ne pas être utile à un individu ou groupe d'individus sans pour autant cesser d'être commun à tous.
En effet, la vérité partagée, la justice rendue à tous sont des biens communs qui peuvent ne pas être utiles à certains.
Si on respecte la vie d'un embryon à Tegucigalpa (capitale du Honduras), cela m'est-il utile, à moi qui vit en France ? Directement, certes non. Il n'empêche que cette injustice affreuse affecte le bien de l'humanité entière, donc affecte le bien que j'ai en commun avec toute l'humanité et qui est mon aussi mon bien personnel.
Pour bien comprendre la notion de bien commun, il me semble nécessaire de bien la distinguer préalablement de l'utilité commune. Un bien peut être commun sans être utile à tous. Le bien n'est pas toujours utile.
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