Voici un texte traduit probablement de l'allemand trouvé sur jesusmarie.com
Il s'agit de la compatibilité de la liberté religieuse et de la doctrine catholique:
« Une fois bien compris tout ce qui a été dit plus haut [compatibilité de la liberté religieuse avec le statut historique de l'Église], l’argument en faveur de la liberté religieuse tire son origine de la raison. Pour développer cet argument, la raison fait appel à la conscience accrue chez l’homme moderne de la dignité de la personne humaine et à l’exigence d’une liberté civile qui en découle. Il faut pourtant noter que l’argument n’est pas fondé sur le fait nu de la prise de conscience, ni sur le fait nu de l’exigence d’une liberté civile, auquel cas l’Eglise cèderait aux pressions de l’opinion publique ou pècherait par juridisme positif. Loin de nous cette idée ! Tout au contraire, l’argument est fondé sur la vérité de la dignité de la personne humaine qui est manifestée par la conscience contemporaine, et donc, sur la justice elle-même qui réclame, comme un dû, la liberté de la personne. (38) »
Le "juridisme positif" ? Je me suis demandé ce qu'il voulait dire. C'est très probablement une erreur de traduction. Il doit s'agir du positivisme juridique. Le positivisme juridique est une doctrine découlant du kantisme selon laquelle le juriste, le juge et le législateur ne doivent pas se préoccuper de la justice (vérité métaphysique inconnaissable par la raison) mais seulement du texte. Le texte doit s'appliquer quel qu'il soit. Doctrine manifestement monstrueuse.
Benoît XVI doit vouloir dire que l'Église ne pratique pas le positivisme juridique en se soumettant sans examen au droit nouveau.
Cela dit, bien que le texte de Benoît XVI soit parfaitement orthodoxe, il donne l'occasion aux lefebvristes de ratiociner, d'ergoter à l'infini. Car il peut sembler, si on lit Benoît XVI avec un esprit d'opposition, que la doctrine de la liberté religieuse s'oppose à la pratique précédente de l'Église. Selon moi, il aurait suffit de dire que la liberté religieuse est une donnée de la raison tout à fait compatible avec le Syllabus, la doctrine du Chris-Roi et la pratique contante de l'Église.
Un texte probablement maladroit et un traducteur qui ne semble pas être un juriste, cela donne l'occasion aux lefebvristes de ne pas finir d'ergoter... en répétant indéfiniment un de leurs mantras: « Dignitatis humanæ contredit la doctrine catholique ».
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