Selon le site Perepiscopus (où l'on peut admirer une photographie de cette chasuble confondante de beauté), des religieuses ont retrouvé une chasuble ayant appartenu au cardinal Fesch, oncle de Napoléon. (Selon wikipedia Lætitia Ramolino épouse Bonaparte, la mère de Napoléon, était la demi-sœur du cardinal Fesch. La mère de Lætitia Ramolino née Pietra-Santa, devenue veuve, s'était remariée avec François Fesch, un officier suisse dont elle avait eu le futur cardinal Fesch).
Belle occasion pour réfléchir à la culture religieuse du cardinal Fesch (1763-1839) et à celle du cardinal Barbarin. Car ni le cardinal Barbarin, ni le pape François, sous aucun prétexte, n'utiliseraient la chasuble du cardinal Fesch pour dire la messe !
Et pourquoi donc ?
Et pourquoi donc ?
Cette chasuble est le signe de la profonde contradiction interne du catholicisme contemporain. D’une part le cardinal se considère comme le successeur du cardinal Fesch et de l’autre il interdit rigoureusement la culture religieuse et liturgique du cardinal Fesch. Le cardinal Barbarin, ou du moins ses immédiats prédécesseurs (à partir au moins du cardinal Renard), faisaient de l’entretien de cette culture un péché gravissime (désobéissance => enfer).
La décoration des églises, l’architecture religieuse immémoriale sont pareillement condamnées par ceux que le Mgr Guérard des Lauriers disait être, par une formule frappante, et probablement à ne pas prendre au pied de la lettre, en état de « schisme capital ».
Selon moi, l’authentique contradiction se trouve dans la proclamation parfaitement valable de la liberté religieuse (Dignitatis humanæ), droit universel et inamissible de l’homme, et sa condamnation pratique concomitante dans l’Église. Ne parlons pas de la liberté de la culture. Ne parlons pas du reniement cynique de la beauté comme valeur universelle au profit des idées claires.
Selon DICI, un site lefebvriste, Paul VI a déclaré en effet:
“La réponse semble banale et prosaïque, dit-il, mais elle est bonne, parce qu’humaine et apostolique. La compréhension de la prière est plus précieuse que les vétustes vêtements de soie dont elle s’est royalement parée. Plus précieuse est la participation du peuple, de ce peuple d’aujourd’hui qui veut qu’on lui parle clairement, d’une façon intelligible qu’il puisse traduire dans son langage profane. Si la noble langue latine nous coupait des enfants, des jeunes, du monde du travail et des affaires, si elle était un écran opaque au lieu d’être un cristal transparent, ferions-nous un bon calcul, nous autres pêcheurs d’âmes, en lui conservant l’exclusivité dans le langage de la prière et de la religion ? ”
C'était l'opinion de Paul VI, du moins celle qu'il exprimait. Car dans la réalité, il est évident que le peuple ne comprend pas mieux et n'adhère pas plus aux dogmes de foi relatifs à la messe. On peut même dire que depuis l'adoption d'une liturgie claire, ni le peuple ni même le clergé ne croient plus au dogme de la présence réelle. En tous cas ils ne le manifestent plus.
Cette réalité évidente dès 1970 n'a pas fait changer le bienheureux Paul VI et c'est pourquoi on peut se poser la question de sa bonne foi.
De plus d'admirables monuments laissés par nos pères dans la foi terminèrent à la déchèterie. Cela, au moins, c’est clair.
La confusion est extrême. Et elle aboutit à ce que tout soit remis en cause, sauf… ne pas remettre en cause la culture religieuse du cardinal Fesch…
Ces agissements du pape et du clergé aboutissent à la négation de la liberté religieuse et culturelle pour le peuple catholique croyant. La chasuble du cardinal Fesch en est un témoignage.
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