19.2.16

De sainte Eusébie de Marseille aux religieuses de Paul VI

Lu sur le Forum "catholique":

"Le grand Paul VI, dans une situation difficile en Afrique, a permis à des religieuses, dans l'éventualité d'un viol, d'utiliser des contraceptifs. [...] Eviter une grossesse n'est pas un mal absolu [...]. Dans certains cas tel que celui que j'ai mentioné au sujet du Bienheureux Paul VI, c'était clair".

Il paraît que c'est François qui a déclaré cela dans l'avion qui le ramenait à Rome.

Il y en a sur le Forum "catholique" qui ont opposé cette déclaration de François avec ce passage de Humanæ vitæ:

«Est exclue également toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation» (n° 14).

Humanae Vitae

Une femme qui, en prévision d'un éventuel viol, avale une pilule "contraceptive" n'est pas dans la même situation qu'une femme mariée qui en prévision d'un rapport sexuel avec son mari avale une pilule.

Dans un cas, le rapport n'est qu'éventuel et il ne sera pas consenti. Dans l'autre il est prévu en vertu du contrat de mariage et consenti.

Dans un cas, c'est un fait et la femme se rend stérile devant la probablilité de ce fait. Fait criminel qui lui est imposé.

Dans un cas, c'est un acte conjugal. Dans l'autre c'est une violence.

Sainte Eusébie et ses compagnes se tailladèrent volontairement le visage (le nez et les lèvres) dans la perspective du viol dont elles étaient menacées. Les Sarrasins investissant le monastère trouvèrent ces femmes aux visages saignants. De rage, ils les passèrent toutes au fil de l'épée sans les violer.

Pourtant, dans les circonstances habituelles, se blesser volontairement aussi gravement est une faute contre soi-même, de même qu'ingurgiter un mauvais produit est normalement une faute contre soi-même.

Ces actes sont donc possibles dans des circonstances exceptionnelles et n'ont rien à voir avec l'acte conjugal.

(La pierre tombale recouvrant le sarcophage d'Eusébie n'est plus au musée de Marseille mais était visible il y a quelques années - et sans doute l'est encore aujourd'hui - dans la crypte de l'abbaye de Saint Victor, à Marseille).

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