15.11.13

Les « corps intermédiaires » selon Mgr Centène

Le bien commun est une notion dynamique et historique. Le bien commun s'adapte aux données de la société ici et maintenant. Il est les conditions sociales les mieux adaptées au développement intégral de ses membres ici et maintenant. Il dépend donc des données historiques, il est orienté vers le progrès.

Le résumé, ce que l'on peut appeler le résumé de la question, est donné dans l'encyclique Pacem in terris :

« le bien commun embrasse l’ensemble des conditions de vie en société qui permettent à l'homme d'atteindre sa perfection propre de façon plus complète et plus aisée. »
59 - Composé d'un corps et d'une âme immortelle, l'homme ne peut, au cours de cette existence mortelle, satisfaire à toutes les requêtes de sa nature ni atteindre le bonheur parfait. Aussi les moyens mis en œuvre au profit du bien commun ne peuvent-ils faire obstacle au salut éternel des hommes, mais encore doivent-ils y aider positivement (44). »
Les principes permanents du bien commun sont vérité, justice, droits de l'homme, fraternité (ou solidarité).

Trouvé sur le Salon beige cet extrait d'article de Mgr Centène, évêque de Vannes, sur les « corps intermédiaires » où il opère une distinction très importante entre corps intermédiaires nécessaires et consubstantiels à l'homme et corps intermédiaires contingents, dépendant des données historiques et des hommes qui les animent.

« (…) ces corps intermédiaires sont de deux espèces. Les corps intermédiaires naturels, parmi lesquels la famille, sont absolument essentiels et intangibles puisqu’inscrits dans la chair même de l’être humain. Les autres corps intermédiaires sont le fruit de l’Histoire ou d’un accord délibéré entre personnes (partis, associations, syndicats, corporations, collectivités territoriales, parmi lesquelles les régions). Ils peuvent naître, évoluer et disparaître au gré des nécessités.
Là encore, la doctrine sociale de l’Église nous est d’un grand secours, elle qui met en avant ce principe clef de la « subsidiarité ». En un mot, la subsidiarité consiste à laisser faire au plus petit échelon ce qu’il peut faire seul et de façon optimale, surtout quand un traitement de la question dans un cadre plus vaste entraînerait des déséquilibres entre des zones dont les besoins ne sont pas identiques et les moyens humains et matériels différents.
Maintenant, sur la question du corps intermédiaire optimal, le débat est légitimement ouvert et la réponse ne peut être fixiste, dépendant notamment de l’évolution des mentalités, des moyens matériels et financiers, du poids de l’Histoire, des traditions. Un ensemble de synergies qui empêche au total que l’on puisse plaquer artificiellement des « corps intermédiaires » au nom d’une certaine idée qu’on se fait d’eux. Le corps intermédiaire voit le jour de manière empirique lorsqu’il répond à une attente réelle, objective, et on peut l’abandonner lorsqu’il devient une coquille vide, un poids.
Il ne faut pas, en effet, tomber dans le piège de la structure. Car le corps intermédiaire est une structure. Et la tentation est souvent d’attendre son salut de la structure. Or une structure n’a de sens et de légitimité que si elle est faite d’hommes, d’hommes enracinés, formés, respectueux des valeurs et soucieux du bien de ceux dont ils ont la responsabilité. Je crois que les Bretons l’ont compris ces jours-ci. Espérons qu’ils soient entendus et suivis." »


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