29.12.16

L'affaire des crèches dans les mairies intéresse la liberté religieuse mais pas le client d'André Soulier

Lu sur Riposte catholique du cardinal Barbarin, le client de maître André Soulier, franc-maçon bien connu, ce texte consternant:

« Une crèche de Noël a-t-elle sa place dans une mairie ?
Le conseil d’Etat s’est prononcé, il a répondu que oui si elle s’inscrit dans un environnement culturel et festif. Se bagarrer pour une crèche dans un lieu public est une petitesse française. Moi, mon problème est ailleurs : je préfèrerais qu’on s’insurge un peu plus pour toutes ces «crèches vivantes» d’aujourd’hui, que je vois dans mes paroisses de banlieue, à Bron ou à Villeurbanne, avec des gens qui dorment sous une bâche à côté de l’autoroute ! »

On peut toujours comparer les problèmes les uns aux autres... pour relativiser et mépriser les droits de l'homme... Après tout, la question des finances du cardinal Barbarin n'est pas un problème aussi grave que celui des migrants et des SDF qui vivent de façon très précaires (et c'est déplorable). Donc, si on venait à le priver en partie de ses moyens de vivre et de son patrimoine et qu'il s'en plaigne, la justice pourrait lui répondre: bon ça va vos histoires, hein ? Parce que il y en a qui souffrent plus que vous quand même !

Quelle tristesse de voir le client de André Soulier mépriser ainsi un droit fondamental. Le droit fondamental des droits fondamentaux.

Car évidemment, dans la limite de l'ordre public, les maires font ce qu'ils veulent, expriment les pensées qui leur plaisent, y compris religieuses s'ils le veulent mais sans prosélytisme (ils n'ont pas de doctrine à enseigner).

Donc, ils n'ont certes pas de prosélytisme à faire, ce qui serait contraire à l'ordre public et à la laïcité. Mais ils peuvent décorer leurs mairies comme ils l'entendent (toujours dans le cadre de l'ordre public des droits de l'homme).

Ceux qui veulent les en empêcher violent l'égalité fondamentale des êtres humains, la liberté religieuse et la laïcité (l'État n'a pas de doctrine à enseigner, serait-elle le laïcisme). Ce qui est très grave et met en jeu le vivre ensemble social.

Relisons-donc Dignitatis humanæ:

« 2. Objet et fondement de la liberté religieuse 
Ce Concile du Vatican déclare que la personne humaine a droit à la liberté religieuse. Cette liberté consiste en ce que tous les hommes doivent être exempts de toute contrainte de la part tant des individus que des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu’en matière religieuse nul ne soit forcé d’agir contre sa conscience ni empêché d’agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d’autres. Il déclare, en outre, que le droit à la liberté religieuse a son fondement réel dans la dignité même de la personne humaine telle que l’ont fait connaître la Parole de Dieu et la raison elle-même. Ce droit de la personne humaine à la liberté religieuse dans l’ordre juridique de la société doit être reconnu de telle manière qu’il constitue un droit civil. »
(…)

Plus loin, sous le titre, liberté religieuse et relation de l'homme à Dieu:
« C’est donc faire injure à la personne humaine et à l’ordre même établi par Dieu pour les êtres humains que de refuser à l’homme le libre exercice de la religion dans la société, dès lors que l’ordre public juste est sauvegardé. »
(C'est moi qui ai mis en gras le membre de phrase)

Version anglaise:
« 2. This Vatican Council declares that the human person has a right to religious freedom. This freedom means that all men are to be immune from coercion on the part of individuals or of social groups and of any human power, in such wise that no one is to be forced to act in a manner contrary to his own beliefs, whether privately or publicly, whether alone or in association with others, within due limits.
The council further declares that the right to religious freedom has its foundation in the very dignity of the human person as this dignity is known through the revealed word of God and by reason itself.(2) This right of the human person to religious freedom is to be recognized in the constitutional law whereby society is governed and thus it is to become a civil right. »
(…)
« Injury therefore is done to the human person and to the very order established by God for human life, if the free exercise of religion is denied in society, provided just public order is observed. »




La présence d'une crèche ne contraint évidemment personne. Mais les crèches sont généralement belles et émouvantes. Ce couple de parents dans la gêne financière en adoration devant leur enfant...

Ceux qui les interdisent se mettent en contradiction avec l'ordre voulu par Dieu. On ne s'immisce pas impunément dans l'ordre de la conscience. Et qu'y a-t-il de plus précieux, de plus digne au monde que la conscience humaine ?

Aucun commentaire: