11.10.07

Relations père fils sont le plus souvent un échec

A propos de la parabole du fils prodigue, Le P. Cantalamessa aborde dans une de ses homélies la question de la relation père et fils. J’y ajouterai la relation père et fille et même parents et enfants.

Son expérience de prêtre lui permet d’affirmer :

« Il existe des cas de relations très belles entre père et fils et j’en ai moi-même connu plusieurs. Nous savons toutefois qu’il existe également, et ils sont plus nombreux, des cas négatifs de relations difficiles entre parents et enfants. Dans le livre d’Isaïe on lit cette exclamation de Dieu : « J’ai élevé des enfants, je les ai fait grandir, mais ils se sont révoltés contre moi » (Is 1, 2). Je crois qu’aujourd’hui, de nombreux parents savent, par expérience, ce que signifient ces paroles. »

Les cas d’échec de la relation parents enfants sont plus nombreux que les cas de succès. L’humanité est un grand malade, car les relations avec les parents fait l’objet du quatrième commandement, le premier commandement de la deuxième table qui traite des relations humaines.

Il existe des cas d’échecs, certes et le plus grave semble être quand cet échec se traduit par une rupture, une absence de relation. C’est peut-être le comble de la haine, comme Absalom faisait à son demi-frère Amnon. Absalom ne parlait plus à Amnon, il ne lui disait plus rien, même pas pour le critiquer ou l'insulter : rien.

Amnon avait violé, d’un viol incestueux, leur sœur Thamar. Absalom avait pris sa sœur en pitié, l'avait recueillies chez lui et avait pris en haine Amnon, jusqu'à vouloir le tuer.

Il se peut que le ressentiment d’Absalom contre son père date de cet épisode où David s’était mis en colère, puis n’avait pris aucune sanction contre Amnon. Cette curieuse absence de réaction contre son fils Amnon provenait-elle d'une profonde lassitude ?

Quoiqu'il en soit, Absalom s’était révolté contre son père. Il avait levé une armée contre lui, et l’avait forcé à fuir hors de Jérusalem. Finalement vaincu, Absalom avait été tué contre les ordres formel de son père.

Quand on vient apprendre à David la mort de son fils félon :

« 1 Le roi, tremblant d'émotion, monta dans la chambre au-dessus de la porte et pleura. Il disait en marchant: « Mon fils Absalom! Mon fils, mon fils Absalom! Que ne suis-je mort à ta place! Absalom mon fils, mon fils! »

(deuxième livre de Samuel III, 19, 1)

David ne voulait aucune vengeance contre ses enfants.

http://www.jesusmarie.com/bible_crampon_2_samuel.html

Le saint roi David réagit ainsi à la mort d’un fils qui voulait le tuer.

« Cela entre dans l’effort pour une nouvelle évangélisation, l’initiative d’une grande réconciliation entre pères et fils et le besoin d’une guérison profonde de leur relation. » dit le P. Cantalamessa.


Combien d'Absalom, d'Aman nous entourent-ils ? Combien d'enfants méprisent-ils leur père comme Absalom David en le trouvant trop faible ?

Un peuple parfait c'est un peuple où les pères s'occupent de leurs enfants.

Lc 1,17. Et il marchera devant Lui dans l'esprit et la vertu d'Élie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les incrédules à la prudence des justes, de manière à préparer au Seigneur un peuple parfait.

Encore faut-il qu'ils en aient la possibilité c'est-à-dire que le respect de l'enfant le permette.

Un ami magistrat me disait que dans les familles maghrébines par exemple le respect pour le père était autrefois très grand. S'il a aujourd'hui disparu, cela explique les difficultés dans les familles et... en dehors des familles.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Moi, mon voeu le plus cher, c'est justement de ne pas être rejeté par mes enfants quand ils seront devenus adultes. Bien sûr, ils auront leur vie à vivre mais j'aimerai que les liens affectifs tissés depuis la prime enfance demeurent. J'entends pourtant autour de moi des parents dire qu'ils sont fâchés avec leurs enfants et je ne comprends pas cela... La vie me le dira. Pour l'instant, ils sont encore petits.