C'est possible, quoique ce n'est pas parce que j'avais une ancêtre au début du XIXème siècle qui s'appelait Mistral qu'il est avéré que je descend de Mistral (dont j'ignore s'il a eu des enfants)
Ma mère dément cette histoire de toute sa force. Une ancêtre s'appelait Mistral, mais les "mistral" sont très nombreux en Provence.
Moi je penche plutôt pour l'explication de maman. Il s'agit d'une simple homonymie, car même si la région est la même (Provence blanche, environs d'Arles), nous le saurions quand même avec plus de certitude. Mettons que nous descendons d'une collatérale de Mistral, peut-être lointaine...
Voici comment Mistral décrit son père, jeune soldat de la République, ayant obtenu une permission exceptionnelle pour Noël de ses vingt-quatre ans, qu'il passe à Maillane.
La première phrase est le sauf-conduit signé par l'officier en faveur de François Mistral :
"Armée des Pyrenées-Orientales.Le père de Mistral était de l'armée de la Convention contre l'Espagne. Ni lui ni son fils ne se posent de questions morales. Tous les Français sont unanimes, la vertu commande de se "faire couper en deux par un boulet" pour une cause patriotique qui fut souillée de nombreux crimes contre les Espagnols (espérons que le père de Mistral n'y participa pas)."Nous Perrin, capitaine aux transports militaires, donnons congé au citoyen François Mistral, brave soldat républicain, âgé de vingt-deux ans, taille de cinq pieds six pouces, nez ordinaire, bouche idem, menton rond, front moyen, visage ovale, de s'en aller dans son pays, par toute la République, et au diable, si bon lui semble.
"Et voilà, mes amis, que j'arrive à Maillane, la belle veille de Noël, et vous pouvez penser l'ahurissement de tous, les embrassades et les fêtes. Mais, le lendemain, le maire (je vous tairai le nom de ce fanfaron braillard, car ses enfants sont encore vivants) me fait venir à la commune et m'interpelle comme ceci:
"— Au nom de la loi, citoyen, comment va que tu as quitté l'armée?
"— Cela va, répondis-je, qu'il ma pris fantaisie de venir, cette année, "poser la bûche" à Maillane.
"— Ah oui? En ce cas-là, tu iras, citoyen, t'expliquer au tribunal du district, à Tarascon.
"— Et, tel que je vous le dis, je me laissai conduire par deux gardes nationaux, devant les juges du district. Ceux-ci, trois faces rogues, avec le bonnet rouge et des barbes jusque-là:
"— Citoyen, me firent-ils en roulant de gros yeux, comment ça se fait-il que tu aies déserté?
"Aussitôt, de ma poche ayant tiré mon passeport:
"— Tenez, lisez, leur dis-je.
"Ah! mes amis de Dieu, dès avoir lu, ils se dressent en me secouant la main:
"— Bon citoyen, bon citoyen! me crièrent-ils. Va, va, avec des papiers pareils, tu peux l'envoyer coucher, le maire de Maillane.
Il paraît que la grand'mère de Marie Rivet disait "c'était mieux avant" Je crois que ce n'est pas si simple, il y a progrès, mais le progrès n'est pas uniforme car il s'accompagne de régression dans d'autres secteurs de la vie en société (politesse et urbanité par exemple).
Mes citations des oeuvres de Mistral sont tirées de ce site :
http://www.lexilogos.com/provence_mistral.htm
Et l'histoire de la guerre franco-espagnole de 1793 est ici :
http://www.napoleon.org/fr/salle_lecture/articles/files/relations_franco-espagnoles_Reflexions_sur.asp
3 commentaires:
Mais c'est génial. Vous devriez faire des recherches généalogiques, Denis. J'ai beaucoup aimé ce post.
Je ne sais pas si ma grand-mère disait "c'était mieux avant". C'est maman qui le disait, et j'ai pris le relais. Moi aussi je le dis et j'aimais mieux ma vie d'avant, à la campagne. Et j'aimais mieux mon pays avant aussi :-))
Marie, pardonnez-moi, il semblait bien que c'était votre mère. Je me souviens de votre post si émouvant sur votre maman à la sortie de la messe.
Je suis persuadé que ma marraine qui était une des première femmes agrégée de l'enseignement supérieur de géologie voulait en rajouter une couche en s'inventant Mistral comme ancêtre en raison du nom d'une ancêtre du début du XIXème qui s'appelait Mistral. Peut-être était-elle une cousine ?
Il faudrait faire des recherches généalogiques, mais il faut le temps, le savoir-faire et le moral. Toute choses qui me manquent depuis que je suis tombé entre les mains des juges nîmois aixois et Marseillais.
Grosses bises.
Je ne pense pas que des recherches généalogiques remontant à Mistral vous coûteraient beaucoup de temps et beaucoup de sous :-)
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