Via le Salon beige :
La liberté religieuse doit se concilier avec la liberté d'expression. La liberté religieuse ne peut se diviser, elle est égale pour tous d'autre part, avec tous les autres droits de l'homme, elle forme un ensemble infrangible.
L'Organisation de la conférence islamique a demandé à l'ONU (dont pourtant elle récuse la déclaration universelle des droits de l'homme au profit d'une prétendue déclaration des droit de l'homme en islam(1) de déclarer illicite la "diffamation des religions". Cette résolution a été votée à Genève aujourd'hui même par 23 voix contre 11 à la demande du... Pakistan dont on ne connaissait pas jusqu'alors sa hantise des droits de l'homme.
La "diffamation" est une incrimination destinée à protéger la réputation. La réputation, c'est fondamentalement ce que l'on pense de la moralité d'un être humain. Mais une idée, même religieuse, n'a pas de réputation. Une idée est exprimée et chacun en pense ce qu'il veut, qu'elle est bonne ou mauvaise, vraie ou fausse, mais elle n'a pas de réputation. "Diffamation religieuse" est donc une notion absurde.
Si l'on admet cette notion de diffamation des religions on va donner à l'État une compétence pour réprimer des idées théologiques. Il dira : "telle idée religieuse doit avoir bonne réputation, si vous vous exprimez contre elle, vous diffamez cette idée", mais l'État n'a aucune compétence pour protéger une idée religieuse. Il doit protéger et faire protéger les droits de l'homme dont la liberté religieuse et la liberté d'expression.
Une des conséquences nécessaires de cette notion est d'introduire la théologie dans les décisions judiciaires laïques.
L'État est laïque, l'État n'a aucune compétence théologique, il doit respecter et faire respecter la liberté religieuse, il n'a aucune compétence en matière de religion (2).
La résolution votée aujourd'hui est donc contraire au droits de l'homme et n'a, à ce titre, aucune valeur.
Merci au Saint Siège en la personne de Mgr Tomasi, de défendre, les droits de l'homme, seul contre tous ou presque.
(1) Il faut demander la suppression de la déclaration des droits de l'homme en islam et l'adhésion des pays de l'Organisation de la conférence islamique dont la Turquie fait partie, l'adhésion sans réserve à la déclaration UNIVERSELLE du 10 décembre 1948. La déclaration est UNIVERSELLE ou il s'agit d'une falsification.
(2) Notons, afin d'éviter toute généralisation, que le Conseil d'État français a commis récemment cette faute.