2.9.07

"Dialogue avec mon jardinier" film de Jean Becker

Ce film est du genre intimiste. C'est l'histoire d'un peintre de renom qui se retire dans la maison de campagne de ses parents dont il vient d'hériter et qui embauche un de ses amis d'enfance. Ces personnages n'ont ni nom de famille, ni prénom, on ne les connaît que par leur nom d'emprunt "dupinceau" et "dujardin". Le peintre (Daniel Auteuil) se voit imposer le divorce par sa femme dont il est séparé. Le jardinier (J.-P. Daroussin) est un (relativement jeune) retraité de la SNCF vit une vie tranquille avec sa femme.

A part ça il ne se passe pratiquement rien pendant près de deux heures. La photographie est très belle, mais toute "l'action", qui se déroule sur plusieurs mois, est vers onze heures du matin au début de l'été par un temps magnifique. C'est très beau un jardin, une maison de campagne bourgeoise au centre, un étang avec une vieille carpe, oui c'est très beau, mais pendant tout ce temps on aimerait qu'il y ait autre chose que des dialogue plats.

Le jardinier n'est absolument pas réaliste : la classe ouvrière a troqué la "mobylette" pour un quatre roues depuis bien longtemps. Lorsqu'ils travaillent tous les deux les couples ouvriers n'habitent plus une HLM, mais un petit pavillon. Alors que l'action est censée se dérouler en 2006, le jardinier a un niveau de vie de 1967.

Il ne faut pas non plus confondre classe ouvrière et handicapés. Daroussin joue un ouvrier tirant sur le débile. Auteuil n'est pas crédible comme peintre. Il joue l'intellectuel parisien, mais pas le peintre. Le peintre se salit les doigts et les habits, Auteuil est bien trop "propre".

Seule Fanny Cotençon dans ses rares apparitions suggère à merveille le mystère de la femme. Elle joue une femme trahie, qui en vient à rejeter son compagnon. Elle fait sentir ce charme puissant du monde mystérieux de la femme, incompréhensible à l'homme (et donc à "Dupinceau").

Mais elle n'arrive pas dans les cinq minutes (estimation personnelle) que lui consacre le réalisateur, à sauver le film.

L'atmosphère de bonheur rendu par la photographie, ne suffit pas ; cinq minutes de film ne peuvent en sauver une heure cinquante. De presque rien, il ne peut sortir autre chose que l'ennui.

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