1.9.07

Les Evangiles et l'hyperbole

L'hyperbole, c'est cette figure de rhétorique qui dit le plus pour exprimer le moins.

L'hyperbole est très populaire, "j'ai attendu cent sept ans", "une théorie éblouissante", "il court comme un lièvre" sont des hyperboles par lesquelles ont utilise des images destinées à faire comprendre l'excès ou la merveille de ce dont on parle, sans que l'expression soit à prendre au pied de la lettre.

Jésus est un être humain bien de son époque et de sa culture. En Orient, on aimait, on aime les figures hyperboliques. Les Évangiles utilisent souvent l'hyperbole.

Marc rapporte ces propos : "Si ta main est pour toi une occasion du chute, coupe la : mieux vaut pour toi entrer mutilé dans la vie, que d'aller, ayant deux mains..." Mc IX, 42 traduction Crampon. Ce précepte est évidemment hyperbolique, pour faire sentir l'importance de la prudence dans la recherche du Royaume (choisir les bons moyens) ainsi que la force qui nous fait vouloir sans condition.

Je me demande ainsi si l'image de la porte étroite n'est pas aussi une hyperbole pour nous faire comprendre qu'il ne faut pas prendre le salut à la légère.

De même lorsque Jésus nous dit dans l'évangile

"Jésus disait aussi à celui qui l'avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n'invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi t'inviteraient en retour, et la politesse te serait rendue.
Au contraire, quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; et tu seras heureux, parce qu'ils n'ont rien à te rendre : cela te sera rendu à la résurrection des justes."


Ce passage est tiré d'une dépêche Zenit
Luc 14, 1.7-14

Le même Jésus a fait comprendre dans la parabole du Bon Samaritain que celui qui était "mon prochain", c'était mon ami ou bienfaiteur. C'est lui que je devais aimer et donc à qui je devais faire plaisir et rendre service.

Il ne faut donc nullement prendre ce passage au pied de la lettre (sauf vocation spéciale) mais en retenir l'esprit : donner surtout aux pauvres parce qu'ils ne peuvent rendre et que c'est une vraie générosité, c'est ça le sens de l'évangile.

Le chanoine Crampon met en note de sa traduction (éd. Dominique Martin Morin 1989) "A nos fêtes, disait déjà Platon, nous devons inviter, non pas nos amis, mais les pauvres et les misérables ; s'ils ne peuvent nous récompenser, ils appelleront par leur voeux les bénédictions sur nous." Phèdre 233"

La différence entre Jésus et Platon, c'est que Jésus use d'une hyperbole, ce qui est moins clair chez Platon.

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