28.3.14

Défenses de MM Geagea et de La Tocnaye

« Français, vous devez savoir que Thibault de La Tocnaye, candidat à Cavaillon et proche de la mouvance ultra du parti, animée par BernardAntony, se vante d’avoir combattu dans les rangs des milices libanaises coupables, entre autres, du massacre de Sabra et Chatila. »

La prose de monsieur Lévy est volontairement ambigüe et ne dévoile pas les principes au nom desquels il condamne.

On croit lire que monsieur de La Tocnaye a participé aux massacres Sabra et Chatila. En réalité, monsieur Lévy ne fait que prétendre que monsieur de La Tocnaye appartenait Milices libanaises.

Quant au principe dont il fait usage: le voici. Il s'agit de l'ordre public de l'accord de Londres du 8 août 1945 sur la responsabilité pénale des personnes morales et de leurs membres.

Par exemple:

« Article premier
Un Tribunal Militaire International sera établi, après consultation avec le Conseil de Contrôle en Allemagne, pour juger les criminels de guerre dont les crimes sont sans localisation géographique précise, qu'ils soient accusés individuellement, ou à titre de membres d'organisations ou de groupes, ou à ce double titre. » (Souligné par moi, évidemment).

et encore
« Article 9
Lors d'un procès intenté contre tout membre d'un groupe ou d'une organisation quelconques, le Tribunal pourra déclarer (à l'occasion de tout acte dont cet individu pourrait être reconnu coupable) que le groupe, ou l'organisation à laquelle il appartenait était une organisation criminelle. »

La logique juridique n'est pas évidente... Mais il suffit de comprendre que des personnes morales pourront être flétries, donc condamnée moralement par un tribunal.

Ce principe de Nürnberg est une violation des principes de présomption d'innocence et de la personnalisation des délits et des peines. Il est repris aujourd'hui dans le code pénal (voir par exemple l'article 221-2 dudit code).

Cela étant dit, monsieur Antony ne relève pas les erreurs morales de monsieur Lévy fondées sur l'ordre public de Nürnberg.

Voici cependant la réponse, intéressante du point du vue historique, de monsieur Bernard Antony dans un communiqué en défense de monsieur de La Tocnaye (extraits):

« Quant à Thibaut de La Tocnaye,  il a certes avec courage combattu auprès des héroïques compagnons de Béchir Gemayel. Il n’était ni à Sabra ni à Chatila, massacres effectués sous la responsabilité de l’agent triple libano-israélo-syrien Hélie Hobeika.
 
Quoique, comme moi, nullement hostile à l‘État d’Israël, Thibaut de la Tocnaye n’était pas au moment de Sabra et Chatila auprès du général Sharon. Il était alors, comme aujourd’hui, l’ami de Samir Geagea que l’assassin Hélie Hobeika essayait d’éliminer. »

Quand, au début des années 90 du XXe siècle, on apprend à la lecture du journal local (la presse nationale s'est tue) que l'entourage de monsieur Geagea importait de l'héroïne en France et qu'un tribunal français de Marseille condamna ledit entourage pour trafic d'héroïne... On finit par trouver la défense de monsieur Antony assez peu convaincante. Monsieur Geagea ne fréquente pas des gens très fréquentables et ces gens n'aiment pas tellement la France, quand même...

Dire que le journal Présent, nous présentait monsieur Geagea comme un saint mystique... Cela donne le tournis...

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