7.2.12

Sept semaines d'exil loin de la Patrie : la Septuagésime

Sur le site "Riposte catholique" on peut lire dom Guéranger sur le temps qui a été inauguré dimanche par la "Septuagésime" :

Saint Augustin nous servira d’introducteur à tant de merveilleux secrets. « Il y a deux temps, dit ce grand Docteur dans son Enarration sur le Psaume CXLVIII :  l’un, celui qui s’écoule maintenant dans les tentations et les tribulations de cette vie ; l’autre, celui qui doit se passer dans une sécurité et dans une allégresse éternelles. Ces deux temps, nous les célébrons, le premier avant la Pâque, le second après la Pâque. Le temps avant la Pâque exprime les angoisses de la vie présente ; celui que nous célébrons après la Pâque signifie la béatitude que nous goûterons un jour. Voilà pourquoi nous passons le premier de ces deux temps dans le jeûne et la prière, tandis que le second est consacré aux cantiques de joie ; et, pendant sa durée, le jeûne est suspendu.  »


Nous célébrons ainsi avec l'Église (enfin avec l'Église si nous suivons comme c'est notre droit d'être humain, le calendrier liturgique traditionnel de l'Église) ce que l'exil de Babylon a figuré.


Je livre à la méditation de mes chers lecteurs le psaume 136 (numérotation de la Vulgate, traduction Fillion





PSAUME CXXXVI


Ps 136,1. Psaume de David, par Jérémie. Au bord des fleuves de Babylone nous nous sommes assis, et nous avons pleuré, * en nous souvenant de Sion.

Ps 136,2. Aux saules qui étaient là * nous avons suspendu nos instruments.

Ps 136,3. Car ceux qui nous avaient emmenés captifs nous demandaient * de chanter des cantiques; ceux qui nous avaient enlevés disaient: * Chantez-nous quelqu'un des hymnes de Sion.

Ps 136,4. Comment chanterons-nous le cantique du Seigneur * dans une terre étrangère?

Ps 136,5. Si je t'oublie, ô Jérusalem, * que ma main droite soit mise en oubli.

Ps 136,6. Que ma langue s'attache à mon palais, * si je ne me souviens point de toi, si je ne place pas Jérusalem * au premier rang de mes joies.

Ps 136,7. Souvenez-Vous, Seigneur, des enfants d'Edom, * qui, au jour de la ruine de Jérusalem, disaient:  Exterminez, exterminez * jusqu'à ses fondements.

Ps 136,8. Malheur à toi, fille de Babylone! * Heureux celui qui te rendra le mal que tu nous as fait.

Ps 136,9. Heureux celui qui saisira tes petits enfants, * et les brisera contre la pierre.


136 1 Psalmus David, Jeremiæ.Super flumina Babylonis illic sedimus et flevimus,cum recordaremur Sion.2 In salicibus in medio ejus suspendimus organa nostra :3 quia illic interrogaverunt nos, qui captivos duxerunt nos,verba cantionum ; et qui abduxerunt nos : Hymnum cantate nobis de canticis Sion.4 Quomodo cantabimus canticum Domini in terra aliena ?5 Si oblitus fuero tui, Jerusalem, oblivioni detur dextera mea.6 Adhæreat lingua mea faucibus meis, si non meminero tui ;si non proposuero Jerusalem in principio lætitiæ meæ.7 Memor esto, Domine, filiorum Edom, in die Jerusalem :qui dicunt : Exinanite, exinanite usque ad fundamentum in ea.8 Filia Babylonis misera ! beatus qui retribuet tibiretributionem tuam quam retribuisti nobis.9 Beatus qui tenebit, et allidet parvulos tuos ad petram.


C'est le temps où Dieu nous fait chanter des chants tristes sur des airs qui arrachent les larmes. 


Bob Marley chante ce psaume (le début) mis en musique par la tradition rastafari (sionistes noirs) :

Voici la première strophe, les autres ne sont pas une traduction du psaume :

By the rivers of Babylon
Where we sat down
And there we wept
When we remembered Zion.

La dernière strophe nous fait frémir d'horreur, mais c'étaient les coutumes de guerre et pas seulement du peuple hébreu, mais de tous les peuples de cette époque. Si l'on s'élève au-dessus du sens littéral, le poète demande la « ruine de l'empire du mal. » Ruine que nous implorons et pour laquelle nous sommes invités à œuvrer tout au long de ces semaines de pénitence et d'abord en nous-mêmes.

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