Au dernier dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), monsieur Sarkozy a osé déclarer :
« Chaque fois qu’un juif est insulté, injurié, frappé, c’est une tache sur le drapeau tricolore. »
Je suppose qu’il a voulu dire « Chaque fois qu’un juil est insulté (etc.) par un non-juif » Car sil un juif est insulté par un autre juif, alors, c’est une tache sur quoi ?
Entendre le premier magistrat de France chargé du bon fonctionnement des institutions discriminer ainsi les Français en sacralisant une partie des citoyens au détriment des autres, vaut mieux que d’être mort, c’est une consolation.
Cette maigre consolation ne m'empêchera pas de constater que ces déclarations du Président Sarkozy sont contraires aux droits fondamentaux de l’homme et notamment à l’égalité fondamentale des êtres humains. Elles sont contraires au but fondamental de la société politique, selon la déclaration de 1789 :
Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
Art. 2. Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression.
C’est cela un « dîner républicain » ?.
[Remarques sur la Déclaration de 1789 pour mes lecteurs "traditionalistes" (s'il y en a) : Bien sûr, l’association politique a pour but essentiel le bien commun qui comprend au premier chef les droits fondamentaux et universels de l’homme (les droits du citoyen découlent des droits de l’homme, la précision "et du citoyen" est inutile, elle ne fait qu'obscurcir le texte), les droits fondamentaux qui sont en premier, le droit à la vie, condition de tous les autres droits, et le droit à la liberté religieuse, droit pivot des droits de l’homme. Quant au droit de propriété il est avant tout un moyen dont chacun doit user de façon responsable, quant à la résistance à l’oppression, elle ne doit en aucun cas se faire par le biais du terrorisme, elle n’est pas un droit central, elle n'est ouverte que dans des cas exceptionnels, et n'a donc rien à faire dans une liste des droits les plus importants. Bref, cette déclaration de 1789 est bancale sur des points fondamentaux, mais je l’invoque en tant que texte de droit positif, tout en invitant mes lecteurs à discerner ce qui est juste dans cette déclaration, que l’on peut donc invoquer la conscience tranquille, de ce qui est faux ou ambigu. Il est très important de lire cette Déclaration de 1789 sous l’éclairage du principe troisième de la belle devise française : la fraternité. Ce principe semble avoir échappé aux rédacteurs de cette déclaration de 1789. Voir sur ces points le Compendium de doctrine sociale, notamment 384 et ss.]
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