31.8.10

Paraphrase de l'encyclique "Caritas in veritate" paragraphe 6

6. « Caritas in veritate », « la charité dans la vérité » est un principe. Ce principe fonde la doctrine sociale de l’Eglise. Ce principe devient opératoire en nous permettant de porter des jugements sur l’orientation de l’action morale, en conséquence d’orienter l’action morale. C’est, en quelque, sorte la question à nous poser avant l’action.

Ces critères de jugement, formés par le principe « la charité dans la vérité », le pape désire en rappeler deux de façon plus particulière. La société actuelle en voie de mondialisation est une donnée historique et l’engagement en faveur du développement est une nécessité morale.

Cette nécessité morale de l’engagement en faveur du développement est jugée par ces deux critères que le pape va examiner tout particulièrement :

1) la justice
2) le bien commun

La justice tout d’abord. Ubi societas, ibi jus (là où il y a société, là il y a du droit) : « toute société élabore un système propre de justice ». en d’autres termes, le droit est toujours propre à toute société qui élabore son propre système juridique. C’est le droit positif qui sera examiné à la lumière de ce critère.

Certes, la charité dépasse la justice. La charité ce n’est pas seulement « Je te donne afin que tu me donnes. », mais c’est donner gratuitement. Cette charité n’existe jamais sans justice qui est de donner à l’autre ce qui lui revient, ce qui est sa propriété ou plus largement, ce qui lui revient en raison de ce qu’il est (fondamentalement et dans sa contingence) et de son de son action.

« Non seulement la justice n’est pas étrangère à la charité, non seulement elle n’est pas une voie alternative ou parallèle à la charité, la justice est inséparable de la charité. » [1]

Donc on ne peut pratiquer la charité sans avoir au préalable donné à l’autre ce qui lui revient en justice. La justice est un « minimum » [2] de la charité comme le disait Paul VI, la charité contient la justice, elle en est inséparable.

[1] Paul VI, Lett. enc. Populorum progressio (26 mars 1967), n. 22: AAS 59 (1967), 268; La Documentation catholique (par la suite: DC ) 64 (1967) col. 682; cf. Conc. œcum. Vat. II, Const. past. sur l’Église dans le monde de ce temps Gaudium et Spes, n. 69, §1.

[2] Paul VI, Allocution de la messe pour la Journée du développement, Bogota, 23 août 1968: AAS 60 (1968) pp. 626-627; DC 65 (1968) col. 1547.

La justice est une partie en « acte et en vérité » (1ère lettre de Jean 3,18) de la charité à laquelle saint Jean exhorte.

Dans ce cadre, la charité exige la justice. Il faut une reconnaissance des « droits légitimes des individus et des peuples ». C’est la charité qui « s’efforce de construire la cité de l’homme selon le droit et la justice. » Mais elle ne fait pas que cela, la charité va plus loin, non seulement elle rend à chacun ce qui lui est dû, mais encore elle donne et elle pardonne. [3]

[3] Cf. Jean-Paul II, Message pour la Journée mondiale de prière pour la Paix 2002: AAS 94 (2002), 132-140; DC 99 (2002) pp. 4-8.

Aussi ne faudrait-il pas s’imaginer que la cité de l’homme est uniquement tissée de droits et de devoirs, elle comprend « plus encore, et d’abord » (oui, « d’abord »), des relations « de gratuité, de miséricorde et de communion. »


La charité, c’est la manifestation de l’amour de Dieu, « y compris dans la relations humaines ». Si l’on s’engage pour la justice, la charité donnera un valeur « théologale et salvifique » à la notre « engagement pour la justice dans le monde ».

Autrement dit notre engagement pour la justice a une couleur divine et nous sauvera.

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