25.8.10

Paraphrase de l'encyclique "Caritas in veritate" § 3

L’amour et la vérité sont étroitement liés. Comme la vérité, l’amour dans l’homme, est un élément dont la réalité est incontestablement vraie. Il est au cœur de l’homme individuel, il est aussi au cœur des relations interpersonnelles sans en exclure les relations de nature publique.

Ce n’est que dans la vérité que l’amour resplendit et qu’il peut être vécu avec authenticité. La vérité est une lumière qui donne sens et valeur à l’amour.

Mais cet amour exige la vérité afin de pouvoir y « resplendir ». Ce n’est que dans la vérité que l’amour peut être vécu.

Cette lumière est, en même temps, celle de la raison et de la foi, par laquelle l’intelligence parvient à la vérité naturelle et surnaturelle de l’amour : l’intelligence en reçoit le sens de don, d’accueil et de communion.

Cette lumière de la vérité vient en même temps de la raison et de la foi, plus exactement cette lumière est la raison et la foi. Cette lumière nous fait parvenir à la « vérité naturelle et surnaturelle de l’amour ». De cette lumière de la vérité (rationnelle et/ou de foi), l’intelligence s’enrichit des notions de « don, d’accueil et de communion. »

Si, pour envisager l’amour, on fait abstraction de la lumière de la vérité, on ne trouve plus que le sentiment comme critère de l’amour. Comme toujours, lorsque l’on renonce à l’intelligence, donc à la vérité, on tombe dans l’arbitraire. Car le sentiment est arbitraire. On pense ici à ce que l’on raconte de Staline qui ne supportait d’entendre pleurer un enfant, alors que dans le même temps, il faisait couler tant de larmes d’enfants.

Si l’on évacue la notion de « vérité » de la culture, l’amour meurt. Pourquoi ? Parce que l’amour alors dépend des émotions et de l’opinion des êtres humains déterminées par leur culture et leur histoire. On doit remonter ici au 2ème paragraphe de l’encyclique : le critère de l’amour n’est pas arbitraire il dépend de la raison. C’est en examinant ce que nous voudrions que l’on nous fasse que nous savons ce qu’il nous faut faire pour les autres.

Dans le cas contraire, la notion « amour » devient un terme qui peut être déformé jusqu’à signifier son contraire. Si nous avons le sentiment pour critère, l’amour dans le discours (intérieur ou extérieur) pourra être en réalité la haine.

L’émotivité en effet, nous rend captifs de nous-mêmes. Elle nous prive de l’aspect social, inter-individuel. La vérité nous libère de cet enfermement.

La vérité en tant que rationnelle nous libère aussi du fidéisme. Le fidéisme (doctrine selon laquelle la vérité vient exclusivement de la foi) nous enferme dans le cercle de ceux qui partagent notre foi, alors que la vérité rationnelle rétablit la communion avec les autres humains ne partageant pas notre foi. La raison est universelle.

Les hommes sont divisés de croyances, mais sont unis dans et par la raison.

Comme la charité doit témoigner des aspects tant individuels que publics de la foi en le Dieu de la Bible, (lequel Dieu est à la fois « Agape » (amour des frères) et « vérité » ou/et « discours » en un mot « Logos »), la charité est contenue dans la vérité.

Je rappelle que dans « Deus caritas est » Benoît XVI avait donné cette définition de l’agapè en l’opposant à l’amour à la recherche du bonheur personnel :

« En opposition à l’amour indéterminé et encore en recherche, ce terme [Agapè] exprime l’expérience de l’amour, qui devient alors une véritable découverte de l’autre, dépassant donc le caractère égoïste qui dominait clairement auparavant. L’amour devient maintenant soin de l’autre et pour l’autre. Il ne se cherche plus lui-même – l’immersion dans l’ivresse du bonheur – il cherche au contraire le bien de l’être aimé : il devient renoncement, il est prêt au sacrifice, il le recherche même. »

Deus caritas est § 6

En définitive vérité et charité ne peuvent être séparés parce que Dieu est à la fois « Logos » (discours vrai) et « Agapè » (amour de don, amour gratuit des autres). Le témoignage chrétien est à la fois et indissolublement celui de la vérité et celui de l’amour.


Noyé sous le flot des commentaires on ne s'aperçoit pas suffisamment combien l'obsession de Benoît XVI est de remettre la notion de "vérité" au centre du débat démocratique. Benoît XVI ou l'anti-Kant.

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