Il y a plusieurs formes d'athéismes. Comme l'écrit Gilson dans l'"Athéisme difficile" (Vrin 1979), il est peut-être plus difficile intellectuellement d'être athée que d'être croyant ou du moins de reconnaître l'existence de Dieu. Car la négation de Dieu, contre la conviction de l'immense majorité de l'humanité, semble ne pas avoir de raison. Il est difficile de se convaincre de l'inexistence de Dieu et cette difficulté débouche sur... rien. Pourquoi se donner tant de mal pour rien ?
Il existait déjà un "Conseil pontifical pour la culture" qui était en charge du dialogue avec les athées, mais la création du "Parvis de Gentils" semble être une initiative nouvelle du Pape actuel.
L'Église a décidé d'ouvrir un "parvi des Gentils" pour intensifier son dialogue avec les athées. Elle dialogue déjà avec les chrétiens des autres religions, les juifs qui sont englobés dans les chrétiens à cause de leur proximité et de leur existence dont la foi chrétienne tire son existence, elle dialogue encore avec les autres religions. Elle ouvre ce parvis pour entrer en dialogue cette catégorie particulière de croyants, les croyants qui ont pour croyance une négation.
La cardinal Gianfranco Ravasi, qui est en charge de ce projet, a donné une interview à "Famiglia cristiana".
La création du "Parvis des Gentils" a pour but de refuser l'isolement mutuel, l'ignorance réciproque de ces deux groupes aux convictions métaphysiques opposées que forment les croyants en Dieu et ceux partisans de sa négation. Le but secondaire est de lutter contre l'anathème (dans la mesure où il existerait). Cette tentation de l'anathème que pourraient se jeter les uns et les autres, les uns contre les autres.
Mais le "Parvis des Gentils" a un seul but de dialogue. Il n'a aucun but de prosélytisme.
Le cardinal nous rassure. Selon lui, le but du "Parvis" n'est pas la conversion des athées, ni le changement de "chemin existentiel" de personne. Il se plie à cette règle que l'Église n'est pas prosélyte.
Peut-on décrire ou classer les croyances athées ? Le cardinal s'y risque en faisant référence à trois catégories d'écrivains athées.
Selon la dépêche de zenit sur le sujet il existerait trois catégories d'athées :
Le cardinal Ravasi a confié au quotidien catholique italien Avvenire (25 février 2010), que ce dialogue avec un nouvel « aréopage », prend en compte le dialogue avec les « athéismes » contemporains : celui de Nietzsche et de Marx (non sans « éthique ») ; l'« athéisme ironique et sarcastique qui prend comme cibles des aspects marginaux de la croyance ou des lectures fondamentalistes de la Bible », celui d'Onfray, de Dawkins et de Hitchens ; ou l'« indifférence absolue, fille de la sécularisation », comme celle que décrit Charles Taylor dans « L'âge séculier » où il « affirme que si Dieu venait aujourd'hui dans l'une de nos villes, la seule chose qui se produirait est que l'on lui demanderait ses papiers ».
L'athéisme sous la forme de celui de Taylor a au moins l'avantage, celui d'être comique. Il déclenche chez moi, le rire fruit du délicieux humour anglais.
(Photo : partie d'une statue de Jules Verne sur le port de Vigo en Espagne)
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