28.10.10

Un site intéressant sur la langue française

TV5 monde semble être une chaîne de télévision francophone et même française à destination du monde non francophone.

A ce titre, elle propose sur son site des vidéos courtes sur la langue française.

Hier, le Professeur Cerquiglini m'a confirmé que "après que" devait se construire avec l'indicatif, puisque c'est le temps de la certitude et que le temps passé est nécessairement certain et, j'ajouterais, figé pour l'éternité.

Aujourd'hui, j'ai appris que lorsque La Fontaine fait dire à son renard dans la fable "Le Renard et les Raisins"

«Ils sont trop verts (...) et bons pour des goujats.»


Le terme de "goujats" ne signifie pas "mufle", mais : "homme de basse condition". Le sens du terme dans la fable est : Homme sans fortune qui se contentera d'une nourriture de peu de valeur. Alors que lui le renard, est un homme de la haute, qui ne se nourrit que de mets délicats et coûteux.

Le terme de "goujat" ne prend le sens de "mufle" qu'à la fin du XIXème siècle (a vous de vérifier en visionnant la vidéo au terme "goujat").

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour mémoire, "goujat" est un mot languedocien dérivé de "goy". C'est ainsi que les Juifs du Midi appelaient leurs serviteurs chrétiens. Le mot était-il déjà alors chargé de mépris ? On ne sait.

Jack M.

Unknown a dit…

Je ne sais d'où vous tirez cette étymologie. Merci de donner vos sources.

Il faudrait cesser cependant de ressasser ces reproches. Il faut savoir briser le cercle vicieux du couple "sado-masochiste" (comme l'aurait dit le docteur Freud).

Anonyme a dit…

Cher Denis,

C'est la suprême autorité (le Petit Robert... :)) qui est ma source.

Unknown a dit…

Je suis en train de lire un livre (sur les principes de logique) qui fait du Robert une sorte de bible.

Pour moi ce n'est pas la Bible.

Le "Trésor de la langue française"

(http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/affart.exe?19;s=3158540670;?b=0;)

donne comme étymologie attestée au XVème siècle (les années 1400) - soit la première apparition du terme dans la langue écrite - les mémoires de "O. de la Marche", dans le sens de "valet d'armée". Mais il ne donne pas l'étymologie du mot (au sens de sens de la racine).

L'étymologie du Robert me semble, jusqu'à plus ample informé, assez gratuite. Elle ne sert qu'à renouveler les clichés des Juifs méprisant les "Goys" et voulant en faire des larbins. Elle sert à alimenter la querelle du vieux couple sado-masochiste (au sens psychanalytique du terme bien sûr).

Ce n'est pas sérieux.

En revanche le Littré donne l'étymologie suivante :

"Béarn. et gasc. gouyat, jeune homme ; lorrain, goujart. Gouge et goujat sont deux formes d'un même mot ; ils paraissent gascons, languedociens, et là ils signifient jeune fille, jeune homme. M. Léon Couture, qui conteste l'étymologie de Huet pour gouge, pense que le sens propre est jeune homme, jeune fille, et que le sens de servante est dérivé, et, partant de là, il adopte l'avis de M. Lefèvre, qui propose le latin gaudium, par l'intermédiaire du provençal gau, gauch, et du guiennais goi, goye ; suivant lui, l'enfant aurait été ainsi appelé comme donnant la joie à la famille."

Un goujat étymologiquement serait un gentil garçon, ou une gentille fille qui donne du bonheur à ses parents et à sa famille en général.

En revanche le sens péjoratif, toujours selon le Littré, semble être apparu beaucoup plus tôt que ne le laisse entendre monsieur le professeur de France5. Beaucoup de gens n'aiment pas les enfants et les adolescents, et ce n'est pas d'hier, apparemment !

Dans ce cas, le terme de "goujat" aurait bien un sens péjoratif dans la fable de La Fontaine et signifierait "vaurien", "salopard".

http://www.micmap.org/dicfro/chercher/littre/goujat

Ce qui s'accorderait bien avec l'histoire de La Fontaine. Un individu si avide qu'il mange des raisins, sans avoir la patience d'attendre qu'ils soient mûrs, n'est-il pas un abruti ?

Comme quoi, même le professeur de France 5 n'est pas la Bible.

Unknown a dit…

Pardon à anonyme "Jack M.", mais mon site refuse de publier son commentaire. Il y a beaucoup de dysfonctionnement sur ce site.

Donc voilà ce que j'ai trouvé dans ma boîte de réception

"Cher Denis,

C'est la suprême autorité (le Petit Robert... :)) qui est ma source."

Merci de votre commentaire qui fait vraiment avancer la discussion.

Mais vous m'avez confirmé (involontairement peut-être) que le "Petit Robert" n'est pas une source infaillible (euphémisme).