30.4.10

Selon Benoît XVI, l'Eglise a trouvé la loi naturelle parmi les hommes. Son message sur ce point n'est pas original

Lu sur Vatican information service :
En se fondant sur la foi dans le Créateur, l'Eglise affirme l'existence d'une loi naturelle universelle... Cette loi morale naturelle, qui fait partie de la sagesse humaine et que l'Eglise a adoptée...est comme un phare qui oriente les efforts individuels et collectifs en faveur du bien et contre le mal, pour la construction d'une société vraiment juste et humaine..."

La sagesse humaine est la source de la loi naturelle depuis toujours. Elle découle de la nature humaine créée à l'image de Dieu.

C'est pourquoi le respect de la vie et le respect de la liberté religieuse ne font pas partie du message chrétien en ce sens qu'ils lui seraient particuliers. Ils font partie de la sagesse humaine, de l'esprit humain universel lequel libère l'homme de tout esclavage.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Ils font partie de la sagesse humaine, de l'esprit humain universel lequel libère l'homme de tout esclavage., dis-tu... Mais c'est bien l'homme qui a "inventé" l'esclavage et le "mal". En regardant autour de soi, on ne peut que constater que la nature, elle, ne connaît pas ces notions.

L'homme est ce qu'il est depuis qu'il a le langage et le pouvoir, et s'il y avait une loi naturelle, un "ordre des choses", c'est bien l'homme qui l'a perverti. La seule "loi naturelle" à laquelle je puisse songer, c'est celle qui laisse à hacun la liberté d'assurer sa propre subsistance et celle de son clan.

Unknown a dit…

"La seule "loi naturelle" à laquelle je puisse songer, c'est celle qui laisse à chacun la liberté d'assurer sa propre subsistance et celle de son clan."

Je crois reconnaître en votre opinion celle de Jean-Jacques Rousseau et de son fils intellectuel : Darwin.

Le malheur, c'est que pareille "loi" justifie tous les crimes. Vous ne vous en apercevez pas bien sûr, mais c'est ainsi.

Quant à l'existence du mal, elle est un mystère pour notre intelligence. Si c'est l'homme qui a inventé l'esclavage et le mal (mais pas tout le mal : maladies, accidents), il est aussi capable de bien et notamment de penser "l'esclavage, c'est mal" et "il faut pratiquer le bien et éviter le mal".

Donc

1) Il n'y a pas que du mal, y compris dans l'homme. Si l'on s'obsède sur le mal qui est dans l'homme, on nie la culture qui est l'oeuvre des hommes.

2) Le mal n'est pas que dans l'homme, mais aussi dans la nature (maladies, catastrophes...)

3) Il ne peut exister de mal que parce qu'il existe un bien. En l'occurrence le bien, c'est "ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'ils te fassent." et mieux encore "Fais aux autres ce que tu voudrais qu'ils te fassent."

4)L'esclavage consiste pour l'homme a agir contre sa nature faite pour l'amour. En cela, il se rend esclave de ce qui n'est pas lui. Sa libération consiste à agir selon sa nature parce qu'alors, il agit selon ce qu'il est.

Anonyme a dit…

Si mes souvenirs sont corrects, Rousseau posait que l'"homme est "naturellement bon". Je ne souscris pas à cette thèse pour une raison très simple : le "bien" et le "mal" sont des notions créées par l'homme lui-même. Rien n'est "a priori" bien ou mal. Les choses arrivent et trouvent leur sens pour chaque être, ce qui sera bon pour l'un sera mal pour l'autre.

Le renard qui mange le lapin doit se nourrir : ce "meurtre" d'un lapin lui est nécessaire pour survivre. Par contre, pour le lapin, ben... pas de bol. Mais les seules "lois" à l'oeuvre sont celles du code génétique : il faut manger pour vivre, éviter de se faire prendre pour repas, et se reproduire. La loi de la nature, qu'on le veuille ou non, est celle du plus fort.

Le bien et le mal sont des notions "légalistes", c'est sur elles que s'appuient les lois positives : il est nécessaire de distinguer ce qui peut (le bien) ou non (le mal) être fait. Mais dans la nature (et nous parlons bien de loi naturelle), rien de tout cela.

C'est seulement à partir du moment où l'homme devient "intelligent" et "social" que des notions comme le bien et le mal deviennent nécessaires à la vie en société.

En note finale, je conclurai en disant que finalement, ta position est plus proche que la mienne de Rousseau, quand tu dis que "L'esclavage consiste pour l'homme a agir contre sa nature faite pour l'amour." - Selon moi, la nature de l'homme est simplement de survivre et d'assurer la reproduction de son espèce. Sans le moindre but, sans la moindre finalité. Le reste n'est que création humaine pour tenter d'organiser la vie en société en évitant le chaos, puisque contrairement aux animaux, l'homme est un loup pour l'homme...

Unknown a dit…

L'affirmation de Rousseau selon laquelle l'homme nait bon, mais la société le corrompt, est une évidente absurdité (comment des individus isolés et bons se groupant en société seraient-ils corrompus par leur réunion ?)

C'est la sempiternelle opposition idéaliste entre les idées. On pose l'individu d'un côté et la société de l'autre et l'on raisonne.

Pour Rousseau, l'homme vivait autrefois comme une bête solitaire ou plutôt il était une bête solitaire, il vivait un peu comme un renard. Il a ensuite créé le mariage, la cité et c'est de là d'où vient le mal.

Je ne vois vraiment pas en quoi vous vous opposez à Rousseau, vous êtes un darwiniste donc un rousseauiste... Peut-être seulement vous allez plus loin que lui en voyant l'absurdité des théories de Rousseau qui garde les catégories de "bien" et de "mal" alors que la bestialité ignore le bien et le mal. (Encore que, en réalité, les animaux supérieurs aient un embryon de sens moral... L'expérience le prouve.)

Vous voyez toute la civilisation, la morale le droit, la culture comme une "superstructure" nuisible à l'homme ou qui étouffe la nature, la nature humaine bestiale et bonne.

C'est la thèse de base de tous les modernes des marxistes aux nationaux-socialistes (au XXème siècle), aux relativistes-marxistes du XIXème siècle. Voyez sur ce point l'article du cardinal Ratzinger dans "Communio" sur "Vérité et liberté", article lumineux s'il en est.

Anonyme a dit…

Darwiniste, sans doute. Mais je ne peux pas être d'accord avec cette interprétation de mon propos :

"Vous voyez toute la civilisation, la morale le droit, la culture comme une "superstructure" nuisible à l'homme ou qui étouffe la nature, la nature humaine bestiale et bonne."

D'abord, je ne considère pas la nature humaine comme "bestiale et bonne", mais juste comme "bestiale". Ce qui est bestial n'est pas forécement bon, ce qui est naturel non plus d'ailleurs. Si l'on va plus loin, on peut même considérer que la notion de "nature" par opposition à... autre chose, est sans fondement : tout ce qu'a créé l'homme est issu de la nature.

Les "superstructures" comme celles auxquelles tu fais référence ne sont pas le propre de l'homme (nombre d'animaux sont sociaux) et ne lui sont pas nécessairement nuisibles. C'est l'homme lui-même qui les a mises en place au cours de son évolution, pour son propre bien dans un temps et des circonstances données. Mais fondamentalement, rien n'est "bon" ou "mauvais".