8.2.09

L'excommunication du 1er juillet 1988 et la levée du 24 janvier 2009

A l'époque de la déclaration d'excommunication du 1er juillet 1988 par Décret du Préfet de la Congrégation pour les évêques publié le 1er juillet 1988 sous le règne du pape Jean-Paul II n'avait pas créé une situation, elle avait constaté un fait entraînant l'excommunication soit en latin "latae sentatiae".

En effet, Wikipedia en italien donne la définition de l'expression latae sententiae. Je propose la traduction de cette définition ci-dessous :

L'expression latae sententia (littéralement : " sentences prononcées, émises") appartient à la langue latine et est un terme technique du droit canonique de l'Eglise catholique pour signifier une modalité spécifique avec laquelle quelques peines canoniques peuvent être édictées. Cela consiste en une forme de menace de la peine non liée à sa déclaration, mais au seul fait que l'on commet le délit spécifique pour leque le législateur a établi une peine latae sententiae.

Donc, les évêques et Mgr Lefebvre étaient excommuniés du fait de la consécration épiscopale sans mandat de Rome.

A l'époque s'appuyant sur les idées jansénistes, un certain nombre de lefebvristes avaient déclaré qu'ils se solidarisaient avec les excommuniés. Selon eux l'excommunication ne signait en rien une faute (1).

Aujourd'hui en revanche Mgr Fellay est revenu de ces déclarations jansénisantes, et cela s'est marqué par notamment une lettre de décembre 2008.

Cela n'a à voir avec rien d'autre. L'amalgame pratiqué par la classe médiatique n'est pas un mode de pensée admissible, il conduit à des condamnations injustes. Revenons au droit dans cette affaire juridique.

(1) Voici les textes de la bulle unigenitus condamnant le jansénisme (1713) qui me semblent marquer cette erreur Selon le site les bons textes :

XCI

La crainte [même] d'une excommunication injuste ne nous doit jamais empêcher de faire notre devoir... On ne sort jamais de l'Église lors même qu'il semble qu'on en soit banni par la méchanceté des hommes quand on est attaché à Dieu, à Jésus-Christ et à l'Église même par la charité. (Joan., 9, 22, 23. Ed. 1693, 1690.)


XCII C'est imiter saint Paul que de souffrir en paix l'excommunication et l'anathème injuste plutôt que de trahir la vérité, loin de s'élever contre l'autorité ou de rompre l'unité (Rom., 9, 3. Ed. 1693, 1699.)








XCVI

Dieu permet que toutes les puissances soient contraires aux prédicateurs de la vérité afin que sa victoire ne puisse être attribuée qu'à sa grâce. (Act., 17, 8. Ed. 1693, 1699.)


XCVII

Il n'arrive que trop souvent que les membres le plus saintement et le plus étroitement unis à l'Église sont regardés et traités comme indignes d'y être ou comme en étant déjà séparés. Mais le juste vit de la foi de Dieu et non pas de l'opinion des hommes. (Act., 4, 11. Ed. 1693, 1699.)


XCVIII

Celui [l'état] d'être persécuté et de souffrir comme un hérétique, un méchant, un impie est ordinairement la dernière épreuve et la plus méritoire comme celle qui donne plus de conformité à Jésus-Christ. (Luc, 22, 37. Ed. 1693, 1699.)




C

Temps déplorable où on croit honorer Dieu en persécutant la vérité et ses disciples. Ce temps est venu... Etre regardé et traité par ceux qui en sont les ministres [de la religion] comme un impie, indigne de tout commerce avec Dieu, comme un membre pourri, capable de tout corrompre dans la société des Saints, c'est pour les personnes pieuses une mort plus terrible que celle du corps. En vain on se flatte de la pureté de ses intentions et d'un zèle de religion en poursuivant des gens de bien à feu et à sang, si on est aveuglé par sa propre passion ou emporté par celle des autres, faute de vouloir rien examiner. On croit souvent sacrifier à Dieu un impie et on sacrifie au diable un serviteur de Dieu. (Joan., 16, 2. Ed. 1693,. 1699.)

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