4.2.12

Les militaires en opérations n'en sont pas moins des hommes jouissant des droits universels de l'homme

Maître Collard et monsieur Le Pahun, père d'un soldat tué en Afghanistan le 18 août 2008 poursuivent le commandement devant la justice. Ils reprochent au commandement plusieurs manquement aux devoirs militaires.

Le commandement par ses relais médiatiques (L'Express) tente de faire croire qu'il est au-dessus des lois parce que le militaire est en opération pour mourir. Le cynisme, l'inhumanité d'une pareille argumentation provoque l'horreur.

Le militaire accepte le risque de mourir pour la mission qui lui est impartie. Cela ne veut pas dire qu'il devient de la chair à canon que l'on peut envoyer mourir comme les gladiateurs mourraient dans l'arène. Chacun doit donc répondre de ses actes devant la justice et lorsqu'il y a eu faute, il faut qu'elle donne lieu à poursuites judiciaires. Les officiers généraux ne bénéficient d'aucune immunité ; et c'est normal.

Les "traditionalistes" du Salon beige emboîtent le pas à la hiérarchie et à... l'Express. Ils reprennent la rengaine sur la "judiciarisation" de la vie sociale sur le modèle de ce qui se passe au USA. Mais même cet argument n'est pas exact. Il y a eu des procès relatifs aux opérations militaires. Le plus célèbre est celui de Bazaine en 1873. Les archives des tribunaux militaires ne sont ouvertes que cent ans après la clôture de la procédure selon la loi 79-18 du 3 janvier 1979 (donc cent ans après la dernière décision une fois écoulé les délais de recours ordinaires). La hiérarchie profite de l'ignorance pour faire croire qu'elle est au-dessus des lois et pour faire croire que ce genre de procès est nouveau. D'ailleurs seraient-ils véritablement nouveaux, ce serait un progrès.

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