24.1.16

Pourquoi le peuple a-t-il pleuré en écoutant la loi de Moïse ?

Dans la liturgie de Paul VI, on lit aujourd'hui des extraits du chapitre VIII du livre de Néhémie.

Ces extraits sont un charcutage qui me fait douter de ce que l'on affirme parfois au sujet de la liturgie trafiquée de Paul VI: on aurait entendu toute la Bible si l'on assistait trois années de suite et tous les jours à la messe (années A, B et C).

Quoi qu'il en soit, voici le chapitre VIII intégral du livre de Néhémie:

« Chapitre 8
Ne 8,1. Le septième mois arriva, et les enfants d'Israël étaient dans leurs villes. Alors tout le peuple s'assembla comme un seul homme sur la place qui est devant la porte des Eaux. Et ils prièrent Esdras, le scribe, d'apporter le livre de la loi de Moïse, que le Seigneur avait prescrite à Israël.
Ne 8,2. Et le prêtre Esdras apporta la loi devant l'assemblée des hommes et des femmes, et de tous ceux qui pouvaient l'entendre, le premier jour du septième mois.
Ne 8,3. Et il lut distinctement dans ce livre sur la place qui était devant la porte des Eaux, depuis le matin jusqu'à midi, en présence des hommes, des femmes et de ceux qui étaient capables de l'entendre, et tout le peuple avait les oreilles attentives à la lecture de ce livre.
Ne 8,4. Esdras, le scribe, se tint debout sur une estrade de bois qu'il avait faite pour parler au peuple. Mathathias, Séméia, Ania, Uria, Helcia et Maasia, étaient à sa droite; et Phadaïa, Misaël, Melchia, Hasum, Hasbadana, Zacharie et Mosollam, étaient à sa gauche.
Ne 8,5. Esdras ouvrit le livre devant tout le peuple, car il était élevé au-dessus de tous; et après qu'il l'eut ouvert, tout le peuple se tint debout.
Ne 8,6. Et Esdras bénit le Seigneur, le grand Dieu; et tout le peuple, levant les mains, répondit : Amen, amen. Et ils s'inclinèrent, et adorèrent Dieu prosternés jusqu'à terre.
Ne 8,7. Cependant les lévites Josué, Bani, Sérébia, Jamin, Accub, Sebthaï, Odia, Maasia, Célita, Azarias, Jozabed, Hanan, Phalaïa, faisaient faire silence au peuple, afin qu'il écoutât la loi. Or le peuple se tenait debout, chacun à sa place.
Ne 8,8. Et ils lurent dans le livre de la loi de Dieu distinctement et d'une manière très intelligible, et le peuple entendit ce qu'on lui lisait.
Ne 8,9. Or Néhémie, qui avait la dignité d'Athersatha, Esdras, prêtre et scribe, et les lévites qui interprétaient la loi dirent à tout le peuple : Ce jour est consacré au Seigneur notre Dieu; ne vous attristez point et ne pleurez pas. Car tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la loi.
Ne 8,10. Et il leur dit : Allez, mangez des viandes grasses et buvez de douces liqueurs, et faites-en part à ceux qui n'ont rien préparé, car ce jour est consacré au Seigneur; et ne vous attristez point, car la joie du Seigneur est notre force.
Ne 8,11. Or les lévites faisaient faire silence à tout le peuple, en leur disant : Taisez-vous et ne vous affligez point, car ce jour est saint.
Ne 8,12. Tout le peuple s'en alla donc manger et boire, et envoya des provisions et fit grande réjouissance; car ils avaient compris les paroles qu'on leur avait enseignées.
Ne 8,13. Le lendemain, les chefs des familles de tout le peuple, les prêtres et les lévites vinrent trouver Esdras le scribe, pour qu'il leur expliquât les paroles de la loi.
Ne 8,14. Et ils trouvèrent écrit dans la loi que le Seigneur avait ordonné, par le ministère de Moïse, que les enfants d'Israël devaient habiter sous des tentes pendant la fête du septième mois,
Ne 8,15. et faire publier cette proclamation dans toutes les villes et dans Jérusalem, en disant : Allez sur la montagne, et apportez des branches d'olivier et des rameaux des plus beaux arbres, des branches de myrte, des rameaux de palmiers et des arbres les plus touffus, pour en faire des tentes, selon qu'il est écrit.
Ne 8,16. Tout le peuple alla donc, et ils apportèrent des rameaux, et ils se firent des tentes, chacun sur le haut de sa maison, dans leurs cours, dans les parvis de la maison de Dieu, sur la place de la porte des Eaux et sur la place de la porte d'Ephraïm.
Ne 8,17. Et toute l'assemblée de ceux qui étaient revenus de captivité se fit des tentes, et ils habitaient sous ces tentes. Les fils d'Israël n'avaient point célébré ainsi cette fête depuis le temps de Josué, fils de Nun, jusqu'à ce jour; et il y eut de très grandes réjouissances.
Ne 8,18. Or on lut chaque jour dans le livre de la loi de Dieu, depuis le premier jour jusqu'au dernier. On célébra la fête pendant sept jours, et le huitième jour ils firent l'assemblée du peuple, selon la coutume. »

(Traduction Fillion de la Vulgate du site magnificat.ca)

Les juifs d'aujourd'hui célèbrent encore souccot (vers les mois de septembre ou d'octobre selon les années) en se souvenant de cet épisode. C'est un mot hébreu alors que dès cette époque (retour de l'exil babylonien), les juifs ne parlaient plus hébreu dans la vie de tous les jours. Toutefois, l'institution de cette fête serait mosaïque.

Pendant huit jours, le peuple écouta la loi de Moïse. Il l'a trouvait si belle et il regrettait avec tant de ferveur de ne pas l'avoir pleinement observée, qu'il pleurait. Les autorités tâchèrent de le consoler, lui ordonnèrent de ne pas pleurer en ces jours de joie.

La loi de Moïse est très belle, si belle que l'on pleure en l'écoutant. C'est encore valable pour nous. En revanche, il a fallu huit jours pour la lire à haute voix et pour que, par un miracle, tout le peuple, chaque individu à sa place, l'entende. (Les extraits trafiqués de la liturgie de Paul VI pourraient laisser croire qu'il n'a fallu qu'un jour).

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