23.9.11

Les fondements du droit selon Benoît XVI

Le 22 septembre, Benoît XVI a donné une conférence devant le Parlement allemand à Berlin sur les fondements du droit. Je vais en tenter un bref résumé.

Benoît XVI décrit le "positivisme juridique" qui, avec Kelsen, considère la nature comme un "agrégat de données objectives, jointes les unes aux autres comme causes et effets". Selon ce positivisme aucune considération de caractère éthique ne peut fonder ou découler du droit. Le n'est que fonctions.

Le Pape ne condamne pas cette vision, mais il la juge insuffisante et injuste dans ses prétentions. Il la juge insuffisante pour constituer une culture, car elle mutile l'humain, l'humain est par nature plus ample. Par conséquent la prétention du positivisme à réduire à l'état de sous-culture toute tentative de s'échapper de l'étau fonctionnel est fausse car interdisant, sans titre, d'envisager l'homme dans toute son ampleur.

Donc si le positivisme ne peut pas constituer une culture suffisante (1) alors qu'il prétend être la seule culture, cela entraîne deux conséquences. D'une part, l'Europe en adhérant sans réserve au positivisme n'a qu'une culture insuffisante au regard des autres cultures humaines d'autres parties du monde. D'autre part, cette prétention positiviste suscite des mouvements radicaux.

Le Pape conclut en affirmant que seuls les droits fondamentaux et universels de l'homme fondés sur la foi hébraïque, la raison philosophique grecque et la pensée juridique latine sont capables de compléter le positivisme.

Et en définitive ces droits sont fondés sur une conscience semblable à celle que demandait le jeune roi Salomon au Premier livre des Rois :

"un cœur docile, la capacité de distinguer le bien du mal et d'établir ainsi le vrai droit, de servir la justice et la paix."

(1) Je crois utile de rappeler ici la définition de la notion de "culture" par Gaudium et spes

Au sens large, le mot « culture » désigne tout ce par quoi l’homme affine et développe les multiples capacités de son esprit et de son corps ; s’efforce de soumettre l’univers par la connaissance et le travail ; humanise la vie sociale, aussi bien la vie familiale que l’ensemble de la vie civile, grâce au progrès des mœurs et des institutions ; traduit, communique et conserve enfin dans ses œuvres, au cours des temps, les grandes expériences spirituelles et les aspirations majeures de l’homme, afin qu’elles servent au progrès d’un grand nombre et même de tout le genre humain.

Aucun commentaire: