3.1.10

Sur le Salon beige on milite pour l'interdiction des minarets au nom de la liberté religieuse !





Voici un commentaire sur un post du Salon beige à propos de l'interdiction suisse des minarets, ce commentaire que je modifie pour les besoins de mon blog n'a pas été publié. Le post du Salon beige est constitué par une longue citation du l'hebdomadaire "L'homme nouveau".

L'argument principal peut se résumer ainsi : distinguons la morale personnelle de la morale politique. La morale personnelle est absolue, la morale politique dépend de la quantité. Un peu de minarets et de mosquées, ça va, trop bonjour les interdictions. Car le bien commun et l'ordre public s'évalueraient à la quantité. La liberté religieuse serait limitée par le bien commun.

Je ne peux être d'accord en aucune façon avec ce genre de raisonnements qui confond quantité et qualité. Ou plus exactement qui confond tolérance avec droit. La liberté religieuse n'est pas une tolérance, elle est un droit naturel, c'est-à-dire voulu par Dieu lui-même qui l'a inscrit dans la nature. La liberté religieuse n'est pas limitée par le bien commun mais par les autres droits de l'homme, car elle fait partie du bien commun.

Aucune violation des droits de l'homme n'est admissible en principe, la vertu de tolérance a son domaine propre qui concerne l'autorité. Donc, il ne s'agit pas de tolérance.

Lorsque l'on raisonne politiquement et que l'on est laïc, on est obligé de faire abstraction de la croyance. Si les catholiques ou les protestants ou les juifs ou les boudhistes, ou les athées (ou n'importe quelle autre croyance) voulaient construire des édifices destinés à hurler un message religieux ou anti-religieux, la construction de ces édifices devraient être interdites, non en raison de la croyance mais en raison de l'ordre public. Et cela doit concerner toutes les croyances ou incroyances.

La laïcité et la liberté religieuse interdisent d'interdire un édifice religieux en tant que tel (un clocher, un minaret, une pagode, une synagogue etc.)

Il aurait été possible d'interdire un édifice religieux pouvant servir à crier un message religieux ou bien parce que son esthétique était étrangère à la culture suisse, ou parce que contraire à des règles paysagères ou pour tout autre motif laïc et a-religieux, mais sans nommer "minaret". Il s'agit ici d'une discrimination illicite.

L'Etat n'a pas de compétence en matière doctrinale, l'Etat n'est pas docteur, il reçoit sa doctrine et doit promouvoir le bien commun à tous (quelle que soient leurs croyances etc.). Sa morale ce sont les dix commandements ou les droits de l'homme.

Je n'ai pas d'illusion sur les chances qu'a mon message d'être approuvé par les lecteurs du Salon beige, il est pourtant strictement fondé sur le droit naturel et sur la raison et sur l'enseignement de l'Eglise.

En utilisant de faux arguments et en vous en prenant aux évêques suisses je vous dis "Attention au retour de manivelle !" Vous violez la liberté religieuse, vous n'aurez aucun argument lorsqu'on violera la vôtre.

De plus, vous sapez le prestige dû à nos autorités doctrinales (les évêques) et vous le faites sans aucun titre. La grande tentation du croyant est de se mêler des affaires religieuses publiques. C'est pourquoi ce vote est embarrassant car s'il est valable en ce qu'il veut interdire des bâtiments laids et destinés à troubler la tranquillité publique, sa mauvaise formulation qui en fait une violation de la liberté religieuse risque d'avoir plus de mauvaises conséquences que de bonnes. Il faudrait reformuler la question mal posée et annuler la loi en vertu de la morale naturelle, car la démocratie doit respecter les droits de l'homme fondés en Dieu.


(Photographie : vue de Susa en Italie)

2 commentaires:

Marie a dit…

Ce sont deux clochers? La région semble bien belle.

Unknown a dit…

Chère Marie,

Heu, je dois dire que je ne sais pas. Je crois que celui de gauche est le clocher de la cathédrale de cette petite ville (5000 habitants) qui a pourtant un évêque. Le diocèse est un diocèse de montagne, mais la ville elle-même est presque en plaine...

Sur un site italien, il présente ce clocher comme le "campanile san Giusto", le "campanile saint Just". Celui de droite, je ne sais si c'est un édifice comme un beffroi comme dans la région de Lille ou autre chose. Il faut que je me renseigne.